Motsclés: PME, acteurs stratégiques, perception du dirigeant, certification forestière, cameroun. Abstract-The central role that the manager plays in the decision-making process within small and medium-sized enterprises (SMEs) is a fruitful field of research to study his perception of the concept of CSR. Not with standing the abundant literature devoted to CSR, especially in SMEs, empirical research dedicated to the perception of the "top managment" of these structures, specifically in the African context, remains very limited. Based on the assumption that forest certification is likely to be a distinctive variable in the perception of CSR, a qualitative study was conducted among the strategic actors of four Cameroonian SMEs in the forest industry, two of which Forest Stewards hip Council (FSC) certified and two uncertified reveals (1) a small distinction between the two groups in terms of their knowledge and appropriation of the concept of CSR, (2) the identification of motivations but above all (3) the brakes to the commitment of the organization. # Introduction ans un environnement incertain, jonché de nombreux défis (changement climatique, violents ouragans, perte de la biodiversité, etc.), la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) se positionne comme un champ d'intérêts croissants aussi bien pour les universitaires que pour les praticiens, notamment en termes théorique et pratique. Parallèlement, l'attention du public et les actions des gouvernements, de la communauté internationale associées à celles de la société civile (ONG) visant la promotion de la protection de l'environnement, la RSE n'est plus focalisée exclusivement sur les grandes entreprises (Berger Douce, 2009), il migre de façon exponentielle vers le groupe majoritaire d'entreprises qualifiées de PME et TPE y compris dans les pays en développement (Paradas, 2006). À cet égard, d'impressionnante littérature dédiée à la RSE révèle la nécessité d'approfondir la connaissance en priorité sur la culture d'entreprise et le cadre relationnel susceptible de conditionner le fonctionnement à la fois économique et social des PME (Spence et al., 2007). Une multitude de normes à la fois nationales et internationales à l'instar de l'ISO 9001 consacrée à la qualité, indispensable pour la sensibilité des clients, l'ISO 14001 pour le respect de l'environnement et l'OHSAS 18001 favorable à la santé et sécurité des salariés, etc. et de certifications, singulièrement le Forest Stewards hip Council (FSC) ont été créé visant essentiellement à doter les entreprises d'outils standards et avérés, nécessaires non seulement à internaliser les intérêts, mais aussi des préoccupations de toutes les parties prenantes. En dépit de l'abondante littérature consacrée à la RSE dans les organisations, les recherches empiriques dédiées à la RSE se sont plus focalisées sur la grande entreprise. Ces recherches se sont très peu appesanties sur l'éclairage des pratiques des PME contingentes en la matière (Berger-Douce, 2009; Quairel D et Auberger, 2005; Lapointe et Gendron, 2004), occultant de ce fait leur caractéristiques propres. De l'avis de Torrès (1997), cette défaillance a pour corollaire une mise en cause notoire des spécificités de ce type d'organisation. Pour certains auteurs, à l'instar de Ben Hassine et Ghozzi-Nékhili (2013) et Gendre-Aegerter (2008), une des spécificités majeure des PME est la place principale des schèmes cognitifs des dirigeants dans la conception de la stratégie. Notre réflexion dans le cadre de cette recherche porte sur la perception qu'ont les dirigeants des PME du secteur forestier au Cameroun de la RSE. A cet effet, nous formulons la question qui constitue le fil conducteur de notre recherche comme suit : Comment les dirigeants des PME certifiées et non certifiées du secteur forestier camerounais perçoivent-ils la RSE ? Dans le cadre de cette recherche, nous mettons un point d'honneur non seulement sur les réalités, mais aussi sur les enjeux de la RSE dans le contexte des PME camerounaises du secteur de l'industrie forestière tels que perçus par des dirigeants (Paradas, 2011;Berger-Douce, 2009). Pour y parvenir, une étude exploratoire est conduite auprès des dirigeants de quatre PME camerounaises du secteur de l'industrie forestière engagées explicitement ou pas dans une démarche RSE via la certification Forest Stewards hip Council (FSC). Ce qui nous permettra de nous inscrire dans une approche comparative des différentes perceptions de la RSE de ses acteurs afin de pouvoir identifier les facteurs explicatifs. La présente recherche est structurée autour de quatre points majeurs. Le premier point va apporter un éclairage théorique sur le concept de RSE, ses fondements normatifs ainsi que ses spécificités en contexte PME. Le deuxième point se consacrera exclusivement sur la cognition managériale. Le troisième point est réservé aux choix méthodologiques, enfin, le quatrième point aborde les discussions des résultats et les implications managériales. Plusieurs définitions et interprétations ont été attribuées au concept de RSE par une littérature scientifique foisonnante (Clarkson, 1995Capron et Quairel-Lanoizelée, 2007) à laquelle il convient d'associer une multitude de modélisations du même concept (Carroll, 1979 ;Wood, 1991, Quazi et O'Brien, 2000;Durif, 2006). Nonobstant cette littérature dominante, ce concept demeure encore en attente de consensus (Déjean et Gond, 2004 Pour ce qui est de l'aspect normatif, il y a lieu de constater une augmentation indéniable des différents types de réglementation au cours des dernières décennies. Il existe non seulement de nombreux nouveaux instruments de régulation à l'instar des référentiels internationaux, des codes de conduite (Global compact, principes directeurs de l'OCDE, etc.) mais aussi de nombreux nouveaux régulateurs actifs, notamment des labels ou normes (SA 8000, ISO 14001, ISO 26000, etc.), des certifications en occurrence forestières (FSC, PEFC, PAFC, etc.,) associés à des actions ou mesures purement étatiques (Braithwaite et Parker, 2004). Ces références qui émanent à fois d'une politique délibérée des états et des mouvements d'activistes sociaux et environnementaux (acteurs non 2 L'ISO (Organisation internationale de normalisation) est une confédération mondiale constituée d'organismes nationaux de normalisation. La norme internationale ISO 26000 a été élaborée suivant une approche multi parties prenantes avec la participation d'experts de plus de 90 pays et de 40 organisations internationales. ISO 26000 donne des lignes directrices aux entreprises et aux organisations pour opérer de manière socialement responsable. Cela signifie agir de manière éthique et transparente de façon à contribuer à la bonne santé et au bien-être de la société. # II. # Fondements Normatifs et étatiques) visent de manière spécifique à stimuler les entreprises à s'engager dans des démarches de développement durable à travers la mise en oeuvre des actions de RSE (protection de l'environnement, respect des droits humains, lutte contre la corruption, respect des droits fondamentaux au travail, etc.) sur une base purement volontaire (Ben Hassine et Ghozzi-Nekhili, 2013). D'autres instruments de réglementation sont de plus en plus populaires et prégnants partout dans le monde y compris dans les pays en développement et servent, en occurrence, à régir l'utilisation et/ou la protection de la biodiversité, du climat, etc. La réglementation de la gestion durable des forêts s'est diversifiée au fil du temps au même titre que les autres formes de régulation environnementale. De nombreux changements y ont été constatés aussi bien au niveau de la forme que dans le contenu. (Spence,1999). Ces auteurs précisent que si ce constat est vrai pour les grandes entreprises, il n'en demeure pas moins vrai bien qu'importants, les critères organisationnels ne représentent pas un catalyseur d'une démarche de la PME dans la voie de la RSE, à cause du rôle dominant du dirigeant. Il est donc évident de saisir les raisons pour lesquelles les PME analogues au plan des critères à la fois organisationnels et environnementaux, pilotées par des personnes aux caractères différents, ne peuvent pas toutes s'inscrire dans une stratégie orientée RSE. La forte centralisation reconnue dans les PME procure au manager et à ses finalités une place de choix. C'est sans doute pour cette raison que Paradas (2006) révèle que dans sa petite structure, le manager est le seul maître à bord à même de prendre une décision stratégique. Dans la même veine, Bayad et Garand, (1998) renchérissent en précisant que tout, en l'avenir de l'entreprise dépendra de la vision de son dirigeant. Dans ce contexte, le dirigeant sera assimilable à un pivot ou mieux à l'instigateur de la RSE et apparaîtra comme porteur d'une éthique en rapport au concept de parties prenantes (Paradas, 2006). L'éthique est posée ici par cet auteur comme un rapport à autrui et le dirigeant ne peut à cet effet que se représenter l'intérêt des autres. Les parties prenantes importantes qui font pression sur l'entreprise ont le plus souvent des désirs contradictoires et le manager est très souvent tenté de se préoccuper à satisfaire ses intérêts égoïstes. C'est dans cette logique que Paradas (2006) ; Selon les statistiques fournies par l'Institut National des Statistiques (INS), cette catégorie d'entreprises représente aujourd'hui plus de 95% du tissu économique national pour une participation dans le produit intérieur brut évaluée à 36%. Par conséquent, la PME constitue l'essor de l'économie camerounaise, la source essentielle de son développement. L'objectif poursuivi par la présente recherche consiste à travers une approche comparative, de présenter les perceptions des managers de PME camerounaises du secteur forestier, engagées dans une démarche RSE et celles des dirigeants PME du même secteur qui ne manifestent aucun engagement et qui sont même à la limite hostiles. Dans le cadre de cette recherche, nous posons le postulat selon lequel, la quasi-totalité des PME engagées sur la voie de la RSE respectent des normes internationales en la matière. Elles implémentent des systèmes de management aussi bien de l'environnement, de la qualité que de la santé et la sécurité au travail et de leurs employés. Il existe une multitude de normes 4 qui permettant aux entreprises du secteur forestier en particulier d'opérationnaliser (Pia Imbs et Ramboarison-Lalao, 2013) leur engagement dans une démarche RSE. La certification forestière FSC a été retenue dans le cadre de ce travail comme l'outil majeur justifiant non seulement l'engagement, mais aussi la mise en oeuvre des pratiques orientées RSE par les entreprises. En effet, il s'agit ici de faire une comparaison entre les perceptions, notamment en termes de motivations ou de limites en rapport avec l'engagement des entreprises étudiées dans une démarche orientée RSE. A cet égard, il sera question au cours de l'analyse d'identifier les points de ressemblance et de dissonance entre les perceptions des principaux acteurs et d'en ressortir les éléments justificatifs. Nous avons sciemment choisi de mener cette étude dans le même secteur d'activité pour justifier les comportements hétérogènes existant dans le secteur et qui justifient bien évidement la pertinence d'un tel travail. Le tableau 1 ci-dessous dresse les caractéristiques des quatre managers de PME du secteur de l'industrie forestière camerounaise interviewés. Les données recueillies ont été codifiées à l'aide du codage axial en prenant grand soin de respecter les thématiques consignées dans le guide d'entretien; ce qui a fortement favoriser la sélection les mots ou groupes de mots voire des verbatims ayant la même signification. Par la suite, nous les avons analysées en nous référant aussi bien aux techniques d'analyse de contenu que de concomitances thématiques de Miles et Huberman, (2003). De manière spécifique, l'analyse de contenu a consisté à relever les mots qui récidivaient dans le discours des acteurs interviewés et qui contribuaient à renseigner chaque thématique. Par contre, l'analyse de concomitances thématiques quant à elle a favorisé une comparaison entre les réponses des interviewés suivant chaque thématique. Enfin nous avons jugé utile à la suite de Miles et Huberman, (2003) (Arnaud, 2008) # ou la RSE informelle. « Pour ce qui est du côté humain, rien n'est à reprocher dans cette entreprise, je n'ai pas encore trouvé un DG comme celui-ci, il n'a rien d'un homme d'affaires » (Propos d'un employé). i. Les Stimulants et les obstacles à l'engagement dans un processus de certification Nous avons pu remarquer en ce qui concerne les stimulants à l'engagement dans une démarche orientée RSE, l'analyse des discours nous révèle la prédominance d'une forte croyance des managers dans l'engagement dans la voie de la RSE, notamment dans les entreprises certifiées (Alpha et Lambda). « Je crois fortement aux valeurs de la RSE » (Manager d'une PME). C'est d'ailleurs ce qui semble justifier le fait que les managers de ces entreprises certifiées adoptent des mesures proactives telle que la politique environnementale pour montrer à souhait leur engagement effectif dans une démarche orientée RSE. La préservation de l'image de l'entreprise, sa confiance à l'égard de ses parties prenantes primaires et la crédibilité auprès de leurs clients ont été évoquées dans les discours des managers, en particulier des entreprises certifiées. Le souci de respecter la réglementation forestière semble être perçu également comme un stimulant pour certains managers. L'analyse des données a montré également que les incitations de l'État à l'égard des PME influencent les motivations ou adhésion des managers dans une démarche orientée RSE : « Nous sommes engagés dans une gestion responsable et durable des forêts qui nous ont été concédées tel que prescrit par le gouvernement dans nos cahiers de charges. Cet engagement garanti non pas seulement le développement de notre entreprise, mais aussi la pérennité de nos activités en renforçant notre crédibilité auprès de nos partenaires » (Un manager d'une entreprise certifiée). La recherche du profit via l'engagement dans la voie de la RSE n'avait pas d'effet stimulateur sur certains dirigeants. C'est le cas par exemple du manger d'Oméga qui nous révèle que « Le Smic au Cameroun est de 36000 FCFA dans cette entreprise, le salaire de base minimum est de 78000 FCFA ». Il ressort également de ces analyses que la culture d'entreprise semblait être un catalyseur de managers, notamment pour les cas Alpha et Lambda. « Nous privilégions de bonnes relations avec toutes nos parties prenantes » (propos d'un manager). Les valeurs véhiculées par la RSE sont susceptibles de créer un environnement favorable à l'adhésion des employés. L'orientation stratégique en guise d'avantage concurrentiel, a également été évoquée par les managers comme un élément stimulateur. La RSE est perçue comme un outil permettant non seulement d'améliorer l'image des entreprises tout en garantissant une forte adhésion des employés. Concernant les freins ou les obstacles à l'engagement dans une démarche orientée RSE, les managers de PME certifiées révèlent le manque de ressources matérielles et financière. En effet, comme le précise un dirigeant de PME certifiée : «L'exploitation forestière responsable nécessite une logistique de pointe, notamment les engins à faible impact environnementale qui coûtent très chers ». Le manque de communication et de sensibilisation de l'État a été également révélé comme un obstacle à l'engagement des managers dans une démarche orientée RSE : « C'est le cas par exemple des comités paysans forêts (CPF) qui est une structure créée par l'Etat pour garantir la prise en compte des préoccupations des communautés locales et riveraines dans la gestion forestière, cette structure ne dispose d'aucun moyen de fonctionnement. Certaines entreprises se trouvent obligées de leur allouer un budget annuel de fonctionnement » (propos d'un manager). Le manque d'un encadrement de l'Etat et la mise sur pied de véritables politiques excitatives ont été évoqués comme des obstacles à l'engagement des managers dans une démarche orientée RSE. La corruption qui gangrène le secteur ne favorise pas du tout cet engagement : « Pour arriver au port autonome de Douala avec nos produits, nous traversons plus de vingt points de contrôle où nous devons obligatoirement donner des pots de vins » (Propos d'un Dirigeant ». On note également comme obstacle une impunité caractérisée. Par exemple : # « les entreprises épinglées par le sommier national des infractions dans le secteur, ne changent pas de comportement malgré cette dénonciation. C'est tout simplement parce que les bénéfices générés par les activités illégales sont nettement supérieurs aux amandes à payer » (propos d'un manager). Certains managers ont cité la lourdeur administrative et la corruption comme éléments explicatifs du manque d'engagement de certains managers. L'engagement à la certification est considéré par certains managers comme étant sans objet et perçu comme des sources de dépenses inutiles pour l'entreprise. C'est sans doute la raison pour laquelle le dirigeant de la PME Oméga nous révèle que: # « Nous ne sommes pas une entreprise certifiée et nous n'entendons pas l'être. Nous avons constaté que c'est une source de dépenses inutiles, il n'y a pas du sérieux, c'est une activité commerciale pour les organismes de certification qui font la mascarade et ne veulent pas perdre leur clientèle. Tous ceux qui se sont engagés dans cette voie sont en difficulté. Toutefois, nous sommes favorables au projet APV/FLEG parce que nous estimons que c'est initié par les institutions crédibles (Union européenne et les pays), c'est donc sérieux». ii. Approche comparatives des perceptions différenciées de la RSE Nous avons pu observer au cours de la phase d'analyse des discours des managers de PME interviewés, engagés ou pas dans un processus de certification des points ressemblances et de dissonances. Les conclusions qui ont émergé en ce qui concerne la connaissance et l'appropriation du concept de RSE dévoile que « la connaissance et l'appropriation approximative » représente un point commun aussi bien aux managers de PME certifiées que non certifiées. C'est le cas également du rôle stratégique que jouent les salariés dans le processus d'intégration de la RSE qui a été relevé comme un point commun à ces managers de PME. C'est ce que certains auteurs qualifient d'interprétation sociale de la RSE. On note également que la règlementation représente pour ces entités un facteur excitatif à la mise en oeuvre des pratiques responsables, notamment sur le volet environnemental. Ces managers ne dénoncent également que les comportements opportunistes de certains acteurs du secteur, notamment la corruption qui représente un frein majeur à l'engagement sociétal de ces entités. Nonobstant ces points de concordances, force est de constater l'existence de certains points de dissonances. Nous avons constaté que les entreprises certifiées mettent plus un point d'honneur sur la dimension environnementale, qui apparait à travers l'utilisation des méthodes et engins d'exploitation à faibles impacts. La prise en compte des intérêts des communautés locales et riveraines à travers la préservation des sites sacrés, les droits d'usages des forêts, l'utilisation de la main d'oeuvre locale est également plus prégnante dans les entités certifiées. Le tableau 2 ci-dessous nous présente une synthèse des conclusions issues de l'analyse comparative relative aux instinctifs et freins à l'adoption des pratiques orientées RSE. # Conclusion dont le patronat s'est particulièrement investi à mettre sur pied un label RSE spécifique aux organisations en activités sur le territoire marocain. Il ressort de cette étude que les atouts à l'engagement des entreprises dans une démarche orientée RSE sont essentiellement d'ordre économique. En effet, la RSE est perçue par les dirigeants d'entreprises basées au Maroc comme un outil majeur indispensable destiné non seulement à fidéliser les partenaires commerciaux (clients), mais aussi améliorer les relations avec toutes les parties prenantes, afin de garantir une meilleure performance économique. Les obstacles relevés à l'adhésion dans une démarche orientée RSE, concernent spécifiquement la carence des moyens aussi bien financiers qu'humains associés au manque de temps dédié à un tel engagement. Il est donc clair que les managers des entreprises Maghrébines sont plus avancés en matière de connaissance et de familiarité au concept de RSE que les dirigeants de PME camerounaises interviewées. On constate fort heureusement en ce qui concerne spécifiquement les motivations et les obstacles, quelques points de similarités avec les PME camerounaises étudiées (performance économique escomptée, outil de fidélisation de la clientèle, etc.). L'objectif de cette recherche était d'analyser la perception qu'ont les dirigeants des PME du secteur de l'industrie forestière camerounais de la RSE. Mobilisant une recherche qualitative, notamment une enquête empirique de type exploratoire basée sur une étude de cas multiples auprès de quatre managers de PME camerounaises dont deux sont formellement engagées dans une démarche orientée RSE via la certification forestière FSC, et deux PME non engagées dans un processus de certification forestière. Les résultats issus de l'analyse comparative des discours des managers interrogés des quatre PME étudiées révèlent de manière globale que les managers de PME du secteur forestier camerounais dans les deux cas de figure ont une connaissance et par ricochet une familiarité très approximative du concept de RSE. C'est d'ailleurs ce qui justifie le fait qu'un seul dirigeant de PME a donné une définition concise de la RSE en prenant grand soin d'intégrer les trois dimensions (économique, social et environnemental) de ce concept. La dimension environnementale, par contre est très prégnante dans les discours de dirigeants interrogés, érigeant ainsi le volet écologique comme étant la plus importante voire la plus préoccupante pour tous les managers du secteur étudié (certifiées et non certifiées). La préservation de l'image de marque associée au souci de fidéliser les parties prenantes primaires (salariés, clients, etc.) au sens de Clarckson (1995) et de se conformer à la réglementation constitue un véritable catalyseur d'une adhésion à une démarche orientée RSE pour les managers des PME certifiées. Par contre, nous avons pu noter que ces éléments ne sont pas perçus par les managers des PME qui ne sont pas certifiées comme des facteurs de motivation. L'obstacle majeur à l'engagement dans une démarche orientée RSE commune aux deux catégories de PME étudiées, concerne l'absence de communication à laquelle se greffe une mauvaise connaissance des enjeux, voire des bénéfices escomptés d'une adhésion à la RSE. Par ailleurs, la corruption associée à une impunité notoire des acteurs véreux qui sont constamment épinglés par le sommier des infractions constatées dans le secteur est l'apanage du fonctionnement de nombreuses entreprises forestières camerounaises. Par conséquent, nous suggérons aux managers de PME camerounaises du secteur forestier encore sceptiques aux enjeux et bénéfices escomptés de l'engagement à une gestion responsable des ressources forestières à faire leur mue en s'y engageant; ce qui serait susceptible de constituer au sens de Porter et Kramer (2007) un avantage compétitif durable. Tout manager de PME du secteur forestier au Cameroun devrait prendre conscience et se convaincre de ce que la RSE est une véritable opportunité de transformer le fonctionnement de son entreprise et de se positionner comme une entreprise responsable. Nous suggérons également à l'État camerounais d'accompagner les managers de PME Camerounaises dans la voie d'une démarche orientée RSE de type volontaire en développant des mesures incitatives à cet effet. Les résultats obtenus dans le cadre de cette recherche sont loin d'être généralisables, en raison notamment de la méthodologie empruntée qui mobilise une étude de quatre cas. Bien que conscient de ces limites d'ordre méthodologique, l'objet principal était d'examiner les perceptions des dirigeants de PME camerounaises du secteur de l'industrie forestière à l'égard de la RSE et d'attirer ipso facto l'attention des chercheurs sur les perspectives des travaux de recherches relatives aux enjeux de la RSE dans les entreprises africaines, conformément aux recommandations de Ndoumbe Berock (2017). Aussi, envisageons-nous dans le cadre des recherches futures de poursuivre cette réflexion en intégrant plusieurs secteurs d'activités et plusieurs cas d'entreprises localisées dans la sous-région Afrique Centrale, qui semble à notre sens être une méthode conforme dans une perspective de généralisation (Mamboundou, 2016) et d'actionnabilité (David, 2005) des enjeux de la RSE en Afrique. # Bibliographie du « top management » de ces structures, spécifiquement en contexte africain demeure encore très mitigé. Prenant appui sur le postulat selon lequel, la certification forestière est susceptible d'être une variable distinctive de la perception de la RSE, une étude qualitative a été menée auprès des acteurs stratégiques de quatre PME camerounaises du secteur de l'industrie forestière, dont deux certifiées Forest Stewards hip Council (FSC) et deux non certifiées révèle (1) une légère distinction entre les deux groupes pour ce qui est leur connaissance et appropriation du concept de RSE, (2) l'identification des motivations mais surtout (3) les freins à l'engagement de l'organisation. auxpratiquesdesentreprisesauniveaumicroéconomique. Pour ces auteurs, il est très difficilede maitriser les articulations entre ces deux conceptsvoisins.La Responsabilité Sociétale de l'Entreprise(RSE) fait l'objet depuis le début de ce millénaire d'uneattention croissante et bénéficie d'une forte résonancemédiatique y compris dans les pays en développement(Ndoumbe Berock, 2017). Ce concept est très souventmobilisé comme la traduction managériale qui conduit àl'opérationnalisationdudéveloppementdurable(Boubaker-Gherib, 2009). Pour Ben Hassine et Ghozzi-Nekhili (2013), la RSE représente la contribution desentreprises au développement durable (DD) aboutissantà une triple performance, notamment économique,environnementale et sociale. Dans le même ordred'idées, Capron et Quairel-Lanoizelée (2007) soulignentque le DD émane des politiques publiques au niveaumacro-sociétal contrairement à la RSE qui fait référence définie laRSE comme:« la responsabilité d'une organisation vis-à-vis desimpacts de ses décisions et activités sur la société etsur l'environnement, se traduisant par uncomportement éthique et transparent qui contribueau développement durable, à la santé et au bien-êtrede la société; prend en compte les attentes desparties prenantes; respecte les lois en vigueur et quiest en accord avec les normes internationales decomportement; et qui est intégré dans l'ensemble del'organisation et mis en oeuvre dans ses relations ».a) Soubassements normatifs de la RSE contingentes. En postulant que la RSE faitégalement la série ISO 9000 spécifique au managementessentiellement allusion à la prise en compte desde la qualité. La toute dernière et récente série despréoccupations éthiques, il est très aisé d'analyser lanormes élaborées par l'Organisation Internationale degestion responsable afin de l'adapter à la PME.Normalisation est la norme ISO 26000. Crées en 2010 etAbordant dans cette logique, on comprend mieux lesrévisée en 2016, cette norme s'érige au fil des annéesmotivations de Quairel et Auberger (2005) à construirecomme une référence indéniable pour les entreprises enune grille de lecture stratégique orientée RSE qui soitmatière de conduite responsable (Trébucq, 2010).spécifique à la PME. Ces auteurs Plébiscitent la stateholderstheory comme cadre d'analyse théorique adéquat pour modéliser la RSE dans tous les types d'organisation indépendamment de leur taille. Contrairement à ce qui se passe dans la grande entreprise, la relation qui lie le dirigeant de la PME et ces parties prenantes s'apparente à une relation de dépendance à l'égard des ressources qu'à une relation d'agence (Simen et Ndao, 2013). A cet égard, Nielsen et Thomson, (2009) ont développé un cadre théorique spécifique à l'engagement des PME basées dans les pays du Sud dans une démarche de développement durable. Elles révèlent que la théorie néo-b) La RSE en contexte PME: un état des lieux de la littérature Bien que considérée par certains auteurs à l'instar de Lapointe et Gendron, (2004) comme un concept relativement récent, notamment en contexte PME, la RSE fait l'objet d'une attention de plus en plus croissante des chercheurs (Berger-Douce, 2007, Gendre Aegerter, 2008) y compris en Afrique (Ngaha Bah et al., (2016). Conscient de ce que les théories mobilisées dans le cadre de la grande entreprise ne peuvent que partiellement ou pas appliquées en contexte PME de nombreux travaux se sont attelés à construire un cadre théorique spécifique à la RSE dansinstitutionnaliste qui soutient que l'entreprise se trouveces entités (Ben Boubaker Gherib, 2009; Labelle et Aka,encastrée dans un milieu social DiMaggio et Powell2010). Pour Torrès (1997), la spécificité de ces entités(1983) associée à la théorie entrepreneuriale consacréeéconomiques de petite taille justifie les enjeux et défisDe l'avis de Pappila, (2011), C'est « le changement aux valeurs spécifiques des dirigeants sont les mieuxauxquels elles font face, notamment en matièrenotable dans le contenu de la réglementation forestière adaptées pour scruter cet engagement. Dans leursd'intégrationdesprincipesdemanagementétatique et non étatique au cours des deux dernières travaux, Spence et al., (2007) soutiennent que lesresponsable qui correspondent à des motivationsdécennies » qui vient ainsi s'ajouter aux multiples démarches à la fois économiques et organisationnellesparticulières (Jenkins, 2009). Selon Spence et al.,instruments réglementaires spécifiques à la gestion poussent ceux qui les convoquent à alléguer que(2007), il existe peu de distinction dans la PME entre lesdurable des forêts ayant émergés depuis les années l'adhésion des entreprises aux valeurs sociétales ourôles de gestion et de propriété et les postes au sein de1990. La certification forestière est donc par exemple à simplement dans une démarche de RSE trouve sesce type d'organisation sont multitâches. Ces entitéscet effet, un nouveau type d'instrument visant à associer fondements dans les critères organisationnels etsont prioritairement orientées vers la résolution ou lale triptyque durabilité économique, sociale et écologique environnementauxgestion des problèmes quotidiens. Spence et Lozano,représentant ainsi l'engagement dans une démarche(2000) soulignent que dans ce genre d'organisation, lesRSE (NdoumbeBerock et Ongolo, 2019). Il est doncrelations informelles et la communication sont trèsévident de constater un nombre impressionnant deprédominantes et les relations interpersonnelles sontréférentiels en la matière consacré à évaluer lesplus importantes. Pour Abdirahman et Sauvée (2011),pratiques RSE mises en oeuvre par des entreprises,on observe un degré d'interrelation très importante entrenotamment celles du secteur forestier. Au nombre desces entités et leur environnement, notamment avec lesoutils de gestion durable ou de protection decommunautés dans lesquelles elles exercent leursl'environnement, on peut citer le système deactivités agissant très souvent comme sponsors,management environnemental et d'audit (EMAS) qui estbienfaiteurs ou militants locaux.une initiative de l'Union Européenne. Cet instrument aEn outre, la majorité des approchespour particularité de clarifier les différentes étapes ouméthodologiques mises en oeuvre dans ces entreprisesprocessus de participation volontaire des entreprises àont été conçues pour être applicables aux entités dedes systèmes d'audits relatifs au managementgrande taille, de manière à intégrer dans leur mode deenvironnemental. La Social Accountability Standard 8000gestion une « éthique des affaires » qui prend en(SA 8000) est une norme qui a été initiée par le Councilcompte les préoccupations de leurs parties prenantes.on Economic Priorities et piloter par Social AccountabilityC'est sans doute ce qui justifie le fait que Labelle et St-International (SAI) relatives aux conditions de travail, laPierre, (2010) soutiennent que ces méthodologies liéesproscription du travail des enfants, etc. L'Organisationà la RSE sont susceptibles de prendre en compte desinternationale de normalisation (ISO) A mise en oeuvrecritères inappropriés aux réalités de ce typeun ensemble d'initiatives, notamment la série de normesd'organisation. Ainsi, l'absence d'implémentation de ces14000 spécifiques au management environnemental. Laméthodes dites mondialisées, nous oblige à mobilisernorme ISO 14001 est la plus en vue de série de normesces méthodologies propres aux grandes entreprisesdont le but est de mesurer l'impact de l'activité d'unecomme références ou paramètres pouvant permettreentreprise quelconque sur l'environnement. On ad'évaluer le management de la RSE des PME Global Journal of Management and Business Research Volume XX Issue V Version I Year 2020 ( )fonction particulière à laquelle sont associées des activités ou des processus se rapportant à l'intelligence humaine. De façon générale, l'étude de la cognition concerne le traitement de l'information et les connaissances qui le permettent ou qui en résultent ». Pour cet auteur, les études sur l'organisation prennent nécessairement en compte la dimension cognitive (Cossette, 2008). Dans le même ordre d'idées, Schneider et Angelmar (1993) révèlent qu'habituellement, deux niveaux d'analyse sont reconnus à la démarche cognitive des organisations notamment, le niveau individuel ou managérial et le niveau organisationnel ou collectif. Le niveau individuel ou managérial admet que la cognition managériale s'apprend au niveau individuel. Cette approche s'appuie sur l'idée selon laquelle l'examen du processus mental du dirigeant est mieux approprié pour comprendre l'évolution de la formulation de sa stratégie. Dans cette logique, la cognition individuelle se préoccupe prioritairement du processus décisionnel. Le niveau organisationnel ou collectif quant à lui assimile l'organisation à un ensemble d'interactions sociales Gendre-Aegerter (2008). L'appropriation des travaux sur la cognition par l'organisation a été à l'origine de l'émergence d'autres types de comportements organisationnels à l'instar du changement, de des années 1990 avec des travaux foisonnants spécialement sur aussi bien les étapes de la prise de décisions que sur la formation des stratégies. Abordant dans le même sens, Gendre-Aegerter, (2008) et Cossette, (2008) soutiennent que les recherches basées spécifiquement sur le sens que donnent les dirigeants aux préoccupations de leur environnement immédiat représentent la raison d'être des études en cognition managériale. Suivant une telle logique, le fondement de la cognition managériale est dans ce cas lié à l'importance qu'elle reverse aux éléments essentiellement de type cognitif à l'instar de de la perception mieux, de l'interprétation en rapport à la constitution de la pensée managériale. Dans la perspective d'une démarche cognitive et loin d'être assimilé à un organisme assujetti à un ensemble de lois scientifiques, Cossette (2003) conçoit l'organisation comme étant une création totale ou du moins partielle des individus qui la composent et agissent essentiellement sur elle (b) Perception de la RSE parles managers de PME/PMI: une étude exploratoire dans le secteur de l'industrie forestière au Cameroun N 2010/001 du 13 avril 2010 et des articles 4, 5 et 6 portant promotion des PME/PMI au Cameroun. Selon les critères PE et ME, rentrent dans la catégorie des PME, les entreprises ayant un effectif permanent comprit entre 21 et 100 individus et dont le chiffre d'affaire annuel hors taxe est supérieur à 100 millions et n'excédant pas trois milliards de FCFA selon la classification suivante: a. TPE : est considérée comme tel toute entreprise qui emploie au plus 5 employés et dont le chiffre d'affaires hors taxe n'excède pas 15 millions de francs CFA; b. b-PE 6-20 employés et dont le chiffre d'affaires hors taxe est compris entre 15 et 250 millions de F CFA contre 100 millions précédemment 3 c. ME 21-100 employés pour un chiffre d'affaires compris entre 250 millions et 3 milliards de francs camerounais s'est avérée indispensable. Nous nous sommes essentiellement appuyés sur la loi d'investigation. Nékhili, (2013) soulignent que le comportement de l'organisation reflète celui des personnes qui la composent. Dans un tel contexte, une organisation est donc perçue comme étant le résultat de la cognition de ses acteurs, notamment de son manager pour ce qui est du cas spécifique de la PME. Les travaux de Mintzberg, (1973) et dans une certaine mesure de Gupta (1984) représentent des références dans les recherches en stratégie d'entreprise qui soit particulièrement focalisés sur la cognition managériale. Dans leurs travaux, ces auteurs admettent que la stratégie est un agrégat de décisions essentiellement ponctuelles qui est étroitement lié au fonctionnement mental du manager de l'entreprise. Dans le même ordre d'idées, Gendre-Aegerter, (2008) révèle que la démarche cognitive des organisations soutient que la pensée du dirigeant est l'élément moteur permettant de favoriser non seulement la compréhension mais aussi et surtout l'explication de ses décisions stratégiques. Lauriol, (1998) annonce pour sa part l'émergence au cours de ces dernières décennies d'un nouveau champ de recherche fécond qui intègre de nouvelles dimensions cognitives. Pour cet auteur la rationalité du processus de prise de décision, La deuxième source est documentaire. En effet, une recherche documentaire comprenant un ensemble de rapports d'assemblées générales des actionnaires et de conseils d'administration, associée à des manuels de procédures, y compris des conventions collectives régissant l'activité d'exploitation forestière en contexte CFA au lieu de 1 millions précédemment.l'apprentissage et de la performance. C'est pournotamment des dirigeants est essentiellement mise encorroborer ces allégations que Walsh (1995) dans lescause dans ce nouveau champ disciplinaire. Il précisetravaux sur la cognition managériale et organisationnelled'ailleurs que ce courant de recherches basé sur laannonce l'existence d'un foisonnement de champscognition managériale a connu son apogée au cours-Choix méthodologique retenu: l'étude de cas multiple Pour mieux cerner les représentations, comprendre les motivations et les obstacles de l l'analyse horizontale et de l'analyse verticale permettanten matière de RSE dans les PME camerounaises dude construire une matrice qui ressort les ressemblancessecteur forestier étudiées.et des dissonances dans les perceptions des dirigeantsTableau 1: Caractéristiques des PME étudiées dans le secteur forestier au CamerounManager et genreActivitéDate de créationChiffre d'affaire 2015effectifNiveau d'étude du DirigeantCertific ationnombre de rencontreduréeAlpha HommeExploitation et négoce1996non renseigné25Universitaire (ingénieur)FSC33h30Year 2020Beta Homme Lambda Homme Oméga HommeInventaires forestier Transformation et négoce Exploitation et transformation1985 1972 1994non renseigné 3milliards 3milliards31 47 41Secondaire Universitaire (Gestionnaire) SecondaireNon certifiée FSC Non certifiée2 3 42h30 4h00 5h30Year 2020Source: L'auteur sur la base des informations collectéVolume XX Issue V Version I ( ) Global Journal of Management and Business ResearchIV. relative à la RSE en contexte PME, à l'instar de ceux de Résultats de la Recherche En prenant appui sur la littérature dominante Ngaha Bah et al., (2016), Simen et Ndao (2013), nous avons pu identifier les thèmes et établir notre grille d'analyse relative à la perception qu'ont les dirigeants de ces petites et moyennes structures de la RSE. La perception des managers de PME du secteur forestier camerounais a été analysée en référence à quatre thèmes centraux. Tout d'abord, nous avons d'abord cherché à mesurer le degré de connaissance voire de familiarité des managers de ce secteur avec les concepts de RSE avant de voir leurs priorités ou préoccupations en la matière. Ensuite, il a été question pour nous de nous appesantir aussi bien sur les stimulants que sur les freins ou obstacles à l'engagement dans une démarche orientée RSE des entreprises du secteur étudié. -Connaissance ou familiarité des dirigeants de PME du secteur forestier au Cameroun avec le concept de RSE S'il est vrai que les dirigeants des entreprises du secteur de l'industrie forestière au Cameroun sont conscients des enjeux d'une gestion durable des ressources forestières dans le Bassin du Congo en général et en particulier au Cameroun, force est de constater que très peu de dirigeants de ce secteur s'imprègnent ou mieux s'approprient le concept de RSE et moins encore celui de développement durable. L'analyse « Nous nous engageons à ce que nos activités intègrent prioritairement le volet environnemental » (dirigeant Alpha). Dans le même ordre d'idée, le manager de l'entreprise Lambda souligne que « les multiples maux qui minent la société, tels que le changement climatique, Quand un ouvrier a un problème, il trouve réconfort auprès du DG, il donne par moments des motivations aux employés pour passer le week-end. Il contribue toutes les rentrées scolaires à la scolarisation des enfants des employés, y compris même ceux des employés qui n'ont pas d'enfants » (Propos d'un employé d'Oméga). Elle concerne également les rapports entre les managers et leurs employés et comprend, les dons de toutes natures accordés aux salariés et l'assistance multiformes aussi bien aux employés qu'aux populations locales et riveraines. Les préoccupations environnementales dans ces entités la perte de la biodiversité, etc. nous interpellent fortement dans l'exercice de nos activités ». Pour les dirigeants des entreprises Beta et Oméga non engagées dans le processus RSE, ils reconnaissent tout de même que l'environnement est pour la pérennité de leurs activités. Cette prédominance des préoccupations écologiques des entreprises étudiées semble se justifier par l'ensemble des actions et mesures excitatives mises en oeuvre par les pouvoirs publics en la matière, précisément par l'administration en charge des questions forestières. D'ailleurs le gouvernement camerounais conscient des enjeux de l'environnement a créé tout un département ministériel dédié aux questions environnementales et du développement durable. Ainsi des audits sont menés de façon périodique dans les entreprises du secteur forestier par les responsables du dit ministère pour évaluer comment ces entreprises gèrent leurs déchets, reboisent les poches des forêts exploitées et les parcs. Il est concernent la mise sur pied d'un plan d'aménagement forestier et son respect tel que prescrit par la loi régissant l'activité d'exploitation forestière au Cameroun. Bien que n'étant pas certifiée, certaines entreprises pratiquent le management humaniste( ) Arecommandé à ces entreprises une exploitationforestière à faible impact environnemental. La dimensionsociale est également prioritaire dans ces entreprises,notamment dans les entreprises certifiées qui mettenten oeuvre des actions aussi bien à l'égard desemployés que des populations locales et riveraines. Cesdeux entités sont perçues comme étant les partiesAprenantes primaires 2Les incitationsLes freinsPromouvoir l'image d'une entrepriseAbsence notoire de communication de la part de l'Etat;responsable;Absence d'une logistique adéquate et des moyensGarantir une crédibilité auprès desfinanciers;partenaires et clients;Corruption généralisée dans le secteur forestier;RessemblancesExercice des activités dans le respect de laHypocrite organisationnelle;règlementation nationale et internationale;Près de 8 départements ministériels sont concernésAfficher la culture d'une entreprisepar l'activité d'exploitation forestière (lourdeurs« sociétale ment » responsable.administrative).Gestion paternaliste pour les PME nonPerception notoire du clientélisme de la part descertifiées;organisations de certifications de la part des managersLa dimension environnementale est trèsde PME non certifiées;prégnante et mise en avant dans les PMEPerception notoire du manque d'objectivité et desDissonancescertifiées;gains escomptés dans l'engagement dans unePréservation des acquis pour les PME nondémarche orientée RSE (PME non certifiées);certifiées;Perception notoire d'une indifférence de l'État àComportement opportuniste pour les PMEencourager les organisations engagées dans unecertifiéesdémarche orientée RSE (PME certifiées); Year 2020Nos résultats ont à cet égard en effet révélé que les managers de PME du secteur forestier camerounais définissent la RSE en se focalisant prioritairement sur sa dimension environnementale. En effet, ces managers se sentent concernés et interpellés quant aux nombreux défis (changement climatique, perte de la biodiversité, etc.) qui interpellent selon Commenne et al., (2006) l'humanité toute entière. Bon et Taccola-Lapierre (2015) ont remarqué la prégnance de la dimension environnementale susceptible d'accentuer la confusion entre la RSE et le concept de développement durable, habituellement annexé à l'environnement. En outre, à la suite de Gherib et M'hissen (2010) nos résultats révèlent l'existence des pratiques d'une RSE informelle dans les PME du secteur forestier au Cameroun. Ces résultats sont quelques peu mitigés, car on aurait pu croire que le niveau d'instruction devrait être une variable déterminent ou l'engagement ou non dans une démarche RSE. Tel n'est pas le cas pour les managers des PME de notre échantillon qui partagent tous une connaissance approximative de la RSE. -Les incitations à l'engagement dans une démarche orientée RSE A la suite des analyses des discours des principaux acteurs des Ces conclusions rejoignent celles de Hakim Akeb (2015) en contexte tunisien et français qui en prenant appui sur une analyse comparative des théories, notamment néo-institutionnelle et entrepreneuriale démontrent la primauté ou mieux la facilité de la théorie entrepreneuriale à mieux expliquer l'adhésion des managers de PME sur la voie de la RSE. En ce qui concerne les PME certifiées, les managers s'attellent à une veille stratégique qui consiste à trouver des sources de motivation pour demeurer dans la démarche orientée RSE et les admettent non pas « comme une source de dépenses intitules » comme le pense certains dirigeants de PME non engagées dans le processus de certification forestière, mais plutôt comme une source d'avantages concurrentiels à préserver. Très clairement, les managers des PME conduisent leur entité dans une démarche responsable. Cette démarche responsable est matérialisée par la mise en oeuvre des pratiques RSE innovantes (BergerDouce, 2011). Nos résultats révèlent que les PME qui ne sont pas engagées dans une démarche orientée RSE sont dirigées par des managers qui se préoccupent uniquement du court terme, ils ne sont pas engagés dans une vision stratégique et innovante qui s'inscrit sur le long terme. Ces dirigeants ne s'intéressent pas à la veille stratégique, notamment à la recherche des informations iii. L'engagement des PME du secteur forestier camerounais dans une démarche de RSE : quels obstacles ? Nos résultats ont montré que les moyens financiers généralement mis en avant par les managers de PME comme frein à l'engagement dans une démarche responsable, n'a pas été évoqué par les dirigeants des PME étudiées. En effet, ces PME du secteur forestier camerounais étudiées, ont un chiffre d'affaires moyen annuel de plus de 2 milliards de Francs des colonies françaises d'Afrique. Elles ont en effet, une aisance financière qui ne saurait constituer un obstacle à leur engagement à la RSE et au développement durable. Nos résultats sont à cet effet, contraires à ceux de certains auteurs, notamment Bon et Taccola-Lapierre (2015) qui révèlent que les dirigeants de PME perçoivent l'absence de moyens financiers voire la vulnérabilité financière des PME comme obstacle majeur à l'engagement sociétal de ces entités. Par contre l'absence de communication, la lourdeur administrative, la mauvaise perception ou l'absence VI.Volume XX Issue V Version I ( ) Global Journal of Management and Business Researchou connaissances susceptibles de les stimuler àchanger d'avis et de migrer vers une démarcheAresponsable. C' Cet article est une version remaniée de ma communication présentée à la 6ème édition des SERGe Days, ESP, 26 -28 avril 2018 à Dakar (Sénégal). Je remercie les participants à notre atelier ains i que les rapporteurs du manuscrit soumis à la revue GJMBR pour leurs commentaires et suggestions. © 2020 Global Journals Selon l'article 4,5 et 6 sont portant la loi du 13 avril 2010, sont considérées comme PE les entreprises dont le chiffre d'affaires était de 100 millions. Sont considérées comme ME les entreprises dont le chiffre d'affaires était compris entre 100 millions et 01 milliards. C'est le cas par exemple de l'ISO 9001 qui fait référence à la qualité, de l'ISO 14001 liée à la dimension environnementale et de l'OHSAS 18001 et SA 8000 basées sur la dimension sociale. http://www.cgem.ma. Social Responsibility of SMEs in Africa: A Perception by Managers of the Forest Industry sector in * Sustainable development in Cameroon's forestry sector: Progress, challenges, and strategies for improvement DAlemagi African Journal of Environmental Science and Technology 5 2 2011 * Le management humaniste SArnaud 2008 14 Revue internationale de psychosociologie * Vision du propriétaire-dirigeant de PME et processus décisionnel : de l'image à l'action, dans la Communication au 4e Congrès international francophone de l'entrepreneuriat et de la PME MBayad DJGarand 1998. 1998 Metz * MBeishem KDingwerth Procedural Legitimacy and Private Transnational Governance. Are the Good doing Better?», SFB-Governance Working Paper Series edural Legitimacy and Private Transnational Governance. Are the Good doing Better?», SFB-Governance Working Paper Series 2008 14 * «Perception de la responsabilité sociale des entreprises par leurs dirigeants: Une comparaison entre PME tunisiennes certifiées et non certifiées BenHassine LGhozzi-Nékhili C 10.7202/1024321ar Revue internationale P. M.E 262 2013 * Les stratégies d'engagement sociétal des entrepreneurs, Revue de l'Entrepreneuriat SBerger-Douce 2007 6 * Le développement durable, un levier d'innovation pour les PME ? Revue française de gestion SBerger-Douce 2011 * « La performance sociétale des PME engagées dans la RSE : des fondements aux enjeux de son explication VBon STaccola-Lapierre Organisation Responsable 10 2 2015 * « Regulatory Credibility and Authority through Inclusiveness: Standardization Organizations in Cases of Eco-Labelling MBoström Organization 13 3 2006 * La responsabilité sociale d'entreprise MCapron FQuairel 2007 Coll. Repères, La Découverte * «A Three-Dimensional Conceptual Model of Corporate Performance ABCarroll Academy of Management Review 4 4 1979 * « Private or selfregulation ? A comparative study of forest certification choises in Canada, the United States and Germany BCashore 2005 7 * POCerutti GLescuyer RTsanga KassaS NMapangou PRMendoula EE et * RYYembe Impacts sociaux de la certification du Forest Stewards hip Council: evaluation dans le bassin du Congo CIFOR 2014 105 * ChristineNoël La notion de responsabilité sociale de l'entreprise: nouveau paradigme du management ou mirage conceptuel? Gestion 2000, n°3, Septembre Octobre 2004 * A stakeholder framework for analyzing and evaluating corporate social performance MB EClarkson Academy of Management Review 20 1 1995 * VCommenne EChampion CGendron RRamaswany IMunoz AAtidegla Responsabilité sociale et environnementale des acteurs économiques. Mode d'emploi pour plus d'éthique et de développement durable 2006 * Méthode systématique d'aide à la formulation de la vision stratégique : illustration auprès d'un propriétaire-dirigeant PCossette 2003 Revue de l'Entrepreneuriat, 2, 1 * FDejean JPEt Gond La responsabilité sociale des entreprises : enjeux stratégiques et méthodologies d recherche 2004 7 * the iron cage revisited: Institutional isomorphism and collective rationality in organizational fields PDimaggio WWPowell American Sociological Review 48 1983 * L'approche sociocognitive de la formation de la stratégie : apports théoriques et méthodologiques, dans les Actes de la 6e Conférence internationale de l'Association internationale de management stratégique SEhlinger 1997. 2008 Montréal * Building theoryfrom case study research KEisenhardt Academy of Management Review 15 1989 * Agency theory: an assessment and review KMEisenhardt Academy of Management Review 14 1989 * YEvrard RouxEPras « Market, études et recherches en marketing fondements et méthodes Paris Nathan 2003 * La perception du dirigeant de PME de sa responsabilité sociale : une approche par la cartographie cognitive, Thèse de doctorat en sciences économiques et sociales DGendre-Aegerter 2008 584 p Université de Fribourg (Suisse * Engagement environnemental et taille de l'entreprise : une lecture à travers la théorie néo-institutionnelle, dans les Actes de la 19e Conférence de l'Association internationale de management stratégique JGherib IEt M'hissen 2010. 2-4 juin 2010 Luxembourg * « Analyse exploratoire de la mise en oeuvre des trois dimensions de la RSE dabs les PME françaises Hakim Organisation Responsable 10 2 2015 * A business opportunity model of corporate social responsibility for small-and medium-sizedenterprises HJenkins Business Ethics : A EuropeanReview 18 2009 * Analyse comparative Maroc-Tunisie du cadre institutionnel de la RSE dans les PME DLabaronne EEt Gana-Oueslati Management et Avenir 43 2011 * Le business case pour la responsabilité sociale des entreprises adapté aux PME 5 cas québécois FLabelle KGEt Aka Entrepreneurial Practice Review 1 2010 * La Stratégie comme principe d'action, dans les Actes de la 7e Conférence de l'Association internationale en management stratégique JLauriol 1998 Louvain, mai * La responsabilité sociale de l'entreprise au Maroc : une étude empirique auprès des petites et moyennes entreprises de la région de Fès Boulemane MM'hamdi SEt Trid Colloque La vulnérabilité des TPE et des PME dans un environnement mondialisé 2009 Université du Québec à Trois-Rivières * De la gestion de l'information RH à la gestion de la citoyenneté organisationnelle (CO) : pratiques managériales et réactions des salariés dans les entreprises gabonaises. Question (s) de management JPMamboundou 2016 * Corporate social responsibility MattenMoon J Journal of business Ethics 54 4 2005 * « Governmental regulation and nongovernmental certification of forests in the tropics » : Policy, execusion uptake, and overlap in Costa Rica, Guatemala, and Nicaragua. Forest policy and economics KMcginley FWCubbage 2011 13 * Nephron segment localization of polyoma virus large T antigen in renal allografts SMMeehan MDKraus PKadambi ChangA Human pathology 37 11 2006 * JRMeindl CStubbart JFEt Porac Cognition within and between organizations: five key questions 1994 5 * Analyse des données qualitatives : recueil de nouvelles méthodes BMMiles AMEt Huberman 2005 480 Bruxelles, De Boeck-Wesmael * Strategy-making in three modes HMintzberg California Management Review 16 1973 * Construction de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) dans les pays en développement: une application dans les entreprises d'exploitations forestières au Cameroun NdoumbeI BBerock 2017 Université de Strasbourg Thèse de doctorat soutenue * CSR communication in small and medium-size denter prises: astudy of the attitudes and beliefs of middle managers AENielsen CEt Thomson Corporate Communications : An International Journal 14 2009 * « Les pratiques de GRH des PME africaines sont-elles toujours informelles ? Une analyse contextualiste», Question (s) de management RNkakleu n° 12 * OndouaBiwolé VSpence MEt Ben Boubaker-Gherib J Stratégies de développement durable dans les PME : une étude exploratoire auprès des PME camerounaises, dans les Actes du 9e Congrès international francophone en entrepreneuriat et PME Louvain-La-Neuve, Belgique 2008. 2008 * AParadas Perception du développement durable par des dirigeants de petites entreprises : résultats d'enquêtes, dans les Actes du 8e Congrès international francophone en entrepreneuriat et PME, Suisse 2006 * Développement durable en petites entreprises : de la sensibilisation à l'engagement AParadas La Revue des Sciences de Gestion 1 2011 * PiaImbs Lovanirina Ramboarison-Lalao 10.3917/mav.059.0035 Opérationnaliser la RSE dans les PME : quelles pratiques de GRH socialement responsables ? », Management & Avenir 1 (N° 59 2013 * « Forest certication and trust : Differentroles in different environments MPippla 2013 31 * Management responsable et PME : une relecture du concept de responsabilité sociétale de l'entreprise, Revue des Sciences de Gestion : Direction et Gestion LFQuairel MNEt Auberger 2005 40 * An empirical test of a cross-national model of corporate social responsibility AQuazi DO'brien Journal of business ethics 25 1 2000 * Cognition in organization alanalysis : who' sminding the store ? SCSchneider REt Angelmar OrganizationsStudies 14 1993 * Une étude exploratoire des fondements du degré d'engagement des PME dans le développement durable MSpence OndouaBiwolé VEt Ben Boubaker-Gherib J 2007 dans les Actes des 10e * Journées Scientifiques du réseau entrepreneuriat de l'Agence universitaire de la francophonie Antananarivo mai 2007 * Managerial and organizational cognition : notes from a trip down Memory Lane JPWalsh Organization Science 6 1995 * Corporate social performance revisited DJWood Academy of management review 16 4 1991 * RKYin Case study research: Design and methods Thousand Oaks, CA SAGE 1984 1st Ed