Au sein de la sous-région CEMAC, le premier EMF 1 voit le jour au Cameroun, la micro finance sous sa forme traditionnelle (tontine) date de plus d'un siècle (Creuset, 2006). Elle a démarré de manière formelle en 1963 avec la création de la première coopérative d'épargne et de crédit (« Credit Union » ou « Caisse Populaire » ou « Coopec » ) en zone anglophone du Cameroun sous l'impulsion des missionnaires hollandais (Ces Coopec sont aujourd'hui regroupées au sein de la Cameroon Cooperative Credit Union League (CamCCUL), le plus grand réseau des établissements de micro finance du Cameroun. Ce réseau a même créé en 2000 une banque commerciale : l'Union Bank of Cameroon. Mais la microfinance n'a cependant connu un essor remarquable et ne s'est diversifiée qu'à partir du début des années 90 à la faveur des lois n°92/006 du 14 août 1992 relative aux sociétés coopératives et aux groupes d'initiative commune. Il faut également signaler ici, que la crise du secteur bancaire de la fin des années 80 et la restructuration de ce secteur qui a suivi ont entraîné la liquidation de plusieurs banques, la fermeture de la presque totalité des guichets de banques dans les zones rurales et les petites villes, et le licenciement de nombreux cadres de banques. Ces derniers vont se reconvertir en créant de nombreuses Coopératives d'Epargne et de Crédit (Coopec) fonctionnant ou essayant de fonctionner comme des quasi-banques. En termes généraux, la microfinance est la provision d'une variété de services financiers à ceux qui sont exclus du système formel (Burritt, 2006) et parfois pour des motifs d'ordre financier, social, culturel et de genre. approach used for financial inclusion is that of microfinance, which is defined as an activity carried out by approved entities that do not have the status of a bank or financial institution. The study period extends from 2007 to 2016, the software used for data analysis is EVIEWS, it is accompanied by two econometric tests namely the VAR model (which establishes the causal link) and the Granger causality (from which twodimensional causality results). The results of this empirical study show that the level of savings, the volume of credit, the number of agencies and the population have a positive and significant influence on financial inclusion. Monetary authorities must therefore contribute to improving financial inclusion, in particular by promoting citizen's financial education, setting up a platform for financial support system. Tracking progress in terms of financial inclusion and tools for promoting financial inclusion in CEMAC zone. La micro finance représente l'intermédiaire bancaire classique en faveur des pauvres qui sont De façon générale, la microfinance se réfère à une vision du monde où « le maximum de foyers pauvres ou assimilés peuvent avoir un accès permanent à une gamme de services financiers de grande qualité et adaptés à leurs besoins incluant non seulement le crédit mais l'épargne, l'assurance et les transferts de fonds » 2 Les EMF de catégorie 3 ont une particularité, ils fonctionnent sous forme de réseau. Ceux-ci accordent des crédits aux tiers sans exercer l'activité de collecte de l'épargne(les établissements de microcrédit, les . Selon le règlement 01/02/CEMAC/UMAC/ COBAC, « la microfinance est une activité exercée par les entités agréées n'ayant pas le statut de banque ou d'établissement financier. Les activités pratiquées par celle-ci sont les opérations de crédit et/ou de collecte de l'épargne, elle offre des services financiers spécifiques au profit des populations évoluant pour l'essentiel en marge du circuit bancaire traditionnel ». Sur le plan pratique, les EMF se différencient des établissements de crédit notamment parce qu'ils ne sont pas habilités à effectuer directement des opérations avec l'étranger (achat/vente des devises, remise documentaire, crédit documentaire?), et ils ne sont pas agréés à effectuer des opérations directement sur le marché monétaire (ils encaissent les chèques des établissements de crédit dont leurs clients sont bénéficiaires à travers des comptes qu'ils sont tenus d'ouvrir dans les banques). Le règlement ci-dessus relatif aux conditions d'exercice et de contrôle de l'activité des EMF dans la zone CEMAC, regroupe les établissements en trois catégories qui sont: Les EMF de catégorie 1, ils procèdent à la collecte de l'épargne de leurs membres qu'ils emploient en opérations de crédit. Ils ne fonctionnent qu'avec leurs membres c'est-à-dire que chaque client détient une part d'actions dans le capital de l'entreprise, ce sont des mutualistes. Ils peuvent aussi être des coopératives ou des établissements de type associatif. Nous citons à titre d'exemple la Mutuelle de Crédit Communautaire (MC 2 ). Les EMF de catégorie Le secteur de la microfinance connait une croissance assez importante des activités, au cours de ces dernières années, cette croissance concerne à la fois les dépôts et les crédits effectués par les clients de l'ensemble de la zone. Les crédits nets à la clientèle s'établissent à 409 milliards XAF, soit 38% du total du bilan à fin 2014, contre 31% douze mois plus tôt. Ils ont progressé de 19,3 % par rapport à la situation de décembre 2013. La progression des crédits nets est tirée principalement par les établissements de micro finance du Cameroun, du Congo et du Gabon. # II. Revue de la Litterature Toutefois, contrairement à ce que l'on pourrait penser, les microcrédits ne sont pas destinés uniquement aux pays du tiers monde. En effet, la microfinance existe même dans les pays occidentaux. On note la présence d'institutions de microfinance appelées institutions de crédits solidaires en France tel que l'association pour le droit à l'initiative économique (Adie France). Les institutions de micro finance se retrouvent également aux Etats unis. En effet, il existe plus de 400 programmes de micro crédits (Himes and Servon, 1998). En 1996, ces programmes ont octroyé plus de 44 millions USD à 200 000 personnes (Edgcomb, Klein & Clark (1996)). Ainsi, on peut affirmer que le phénomène du microcrédit est planétaire. Certains individus peuvent utiliser plusieurs types de services financiers à la fois. Ainsi, nous pouvons classer l'inclusion financière en trois principales catégories à savoir : La première catégorie regorge en son sein les individus qui utilisent au moins un service financier formel (F). Ces individus peuvent utiliser à la fois des services financiers formels, semi-formels et informels. La deuxième alternative rassemble les individus qui utilisent au moins un service financier semi-formel c'est-à-dire un service de micro finance, mais aucun service formel (MF). Ils peuvent utiliser de la micro finance combinée ou non avec des services informels. La masse monétaire au sens de M2 rapporté au PIB: S'agissant de la masse monétaire au sens de M2 rapporté au PIB (MM), les travaux de Raffinot & Venet (1998) stipulent que les variables prises globalement n'ont aucun impact sur la croissance économique, mais par contre pris individuellement ces variables sont corrélées positivement avec les indicateurs développés. Selon Kpodar (1995), l'impact est plus modeste comparé aux autres pays en développement. Selon Salviddes (1995), le ratio M2/PIB agit positivement sur la croissance économique. Cependant les résultats contredisent l'idée de Barthélemy & Varoudaki (1998) qui, raisonnant en termes de seuil dans une optique de club de convergence, avancent que dans les pays ayant un faible ratio M2/PIB (inférieur à 36, 5%), l'impact du développement financier sur la croissance ne sera pas significatif. Le nombre d'agences et de guichets: Le nombre d'agences et de guichets est une variable très importante pour l'inclusion financière. La multiplicité des agences et des guichets accroissent de manière importante le taux d'inclusion. La proximité et aussi sa présence dans des zones reculées encourageraient les personnes rurales à avoir recours aux services financiers. # La troisième alternative regroupe les individus qui n'utilisent que des services financiers informels puisqu'ils n'utilisent aucun service formel et de micro finance(I). Les individus qui n'appartiennent à aucune de ces catégories Le volume (ou encours) de crédit des EMF: S'agissant des encours de crédit des EMF (VCEMF) les travaux de Dossou (2003) et de Kamalan (2006) confirment l'idée à priori d'une contribution négligeable des IMF selon qu'ils ont utilisé comme variable le ratio encours des IMF rapporté au crédit accordé au secteur privé par les banques. Dans le cas du Togo, l'étude faite par Korem (2007) constate une influence positive de la part des crédits octroyés par les institutions de microfinance sur la croissance économique à court terme, mais ce résultat n'est pas statistiquement significatif. Les tests effectués confirment la non causalité entre cette variable et la mesure de la croissance économique. Autrement dit, une augmentation de la part des crédits octroyés par les IMF dans le crédit à l'économie n'affecte pas de manière statistiquement significative la mesure de la croissance économique au Togo. La population totale: Dans le cadre de notre travail, la population totale (POPT) est constituée de l'ensemble des clients et membres des établissements de microfinance de première, de deuxième et de troisième catégorie de l'ensemble des six pays de la sous-région CEMAC. # b) Présentation du modèle Notre modèle s'inspire des travaux de King & Levine (1993), Raffinot & Venet (1998) et de Ndour & Paget-blanc (2010), les variables ont été suscitées. Le modèle à estimer se présente comme suit: (1) ?????????? = ?? 0 + ?? 1 ???????? ?? + ?? 2 ???? ?? + ?? 3 ?????? ?? + ?? 4 ???????? ?? + ?? 5 ???????? ???1 + ?? 6 ???? ???1 + ?? 7 ?????? ???1 + ?? 8 ???????? ?? ?1 + ?? 1?? (2) ?????????? = ?? 0 + ?? 1 ???? ?? + ?? 2 ?????? ?? + ?? 3 ?????????? ?? + ?? 4 ???????? ?? + ?? 5 ???? ???1 + ?? 6 ?????? ???1 + ?? 7 ?????????? ???1 + ?? 8 ???????? ???1 +201412![Répartition par pays des dépôts des EMF de la CEMAC de la clientèle au 31/12/2014 Les dépôts collectés s'élèvent à 847 milliards XAF (soit 77% du total du bilan). Ils se sont accrus de 17,4% en variation annuelle. Les dépôts de la clientèle progressent dans l'ensemble des pays, excepté au Gabon, où ils ont décliné de 1,3 milliard XAF (-4%). L'accroissement des dépôts est plus marqué au Cameroun, en Centrafrique et au Congo, avec respectivement 22%, 17% et 13% de taux de variation entre 2013 et 2014. Par ailleurs, le Cameroun et le Congo sont les pays qui contribuent le plus aux performances réalisées en matière de collecte des dépôts, avec respectivement 60% et 35% du total des dépôts dans la CEMAC. Répartition par pays des dépôts de la clientèle au 31/12/2014 Les crédits bruts à la clientèle sont de 458 milliards XAF. Ils sont en hausse de 18,8%, en comparaison avec leur niveau de décembre 2013. Cette hausse émane principalement des secteurs de la microfinance camerounais, congolais et gabonais, dont l'augmentation des crédits bruts représente respectivement 74%, 20%et 5% de l'accroissement de ce poste du bilan.](image-2.png "Source : Rapport COBAC 2014 Graphique 1 :Graphique 2 :") ![Ahlin et al., (2006) observent que les établissements de microfinance sont en mesure de mieux couvrir leurs coûts lorsque la croissance du pays est plus forte et qu'elles ont des coûts opérationnels moins élevés lorsque les systèmes financiers sont plus développés. L'offre limitée des services financiers peut également expliquer l'exclusion financière. Rappelons que les organisations financières allouent du crédit sur la base de profits espérés (Gauthier et al., 2003). Les chercheurs s'entendent pour dire que des facteurs importants influencent les risques et les coûts liés à la clientèle à moindres revenus pour les prestataires. La proximité des points d'EMF est un facteur déterminant dans la classification des clients, ainsi certains clients sont exclus du système de façon volontaire ou involontaire. L'exclusion volontaire se réfère à une situation où les individus ont accès aux services financiers mais décident de ne pas les utiliser. Selon Claessens (2006), et Beck & De la Torre (2006), ce type d'exclusion financière vient d'un manque de demande qu'une insuffisance d'offre de services. D'abord, certains individus peuvent croire ne pas avoir besoin des produits financiers (Kempson et al., 2000 ; Claessens, 2006). De surcroît, Chidzero et al., (2006), et Demirguc-Kunt (2008) notent que certaines personnes ne cherchent pas à accéder elles-mêmes aux services financiers, car ils utilisent déjà les services financiers d'un membre de leur foyer ou d'un ami (accès indirect). De plus, les gens peuvent se méfier du personnel des organisations et des produits financiers complexes (barrière psychologique) et restreindre leurs demandes crédits accordés à la clientèle Cameroun Centrafrique Congo Gabon Tchad La Contribution Des Etablissements De Microfinance A L'inclusion Financiere En Zone Cemac © 2019 Global Journals 1 Global Journal of Management and Business Research Volume XIX Issue II Version I Year 2019 ( )](image-3.png "56") La Contribution Des Etablissements DeMicrofinance A L'inclusion Financiere EnZone CemacTangakou Soh RobertResume-Ce travail se propose d'apprécier les effets del'inclusiond'épargne, le volume de crédit, le nombre d'agences et la population influencent positivement et significativement l'inclusion financière. Les autorités monétaires doivent donc contribuer à l'amélioration de l'inclusion financière notamment par la promotion de l'éducation financière des citoyens, la mise en place d'une plateforme pour le financement des startup et la mise en place d'un dispositif de suivi des progrès en terme d'inclusion financière et des outils pour la promotion de l'inclusion financière en zone CEMAC. Introduction elon Helms (2006), la micro finance tient son origine des services financiers informels existants depuis des siècles. La première boutique de prêts sur gage est projets, les sociétés qui accordent des crédits filières ou Tableau 1: Evolution du nombre d'avis conformes délivrés par la COBAC généralement exclus du système bancaire classique(Kobou et al., 2009). C'est sans doute la raison pour Pays/années 2012 2013 laquelle l'objectif généralement attribué à la Cameroun 509 510 microfinance est celui de réduction de la pauvreté Centrafrique 24 24 (Hermes & Lensink, 2007; Kobou et al., 2009). Congo 64 64 Gabon 10 10 Guinée équatoriale -01 Tchad 176 176les sociétés de caution mutuelle). S'agissant du capital social minimum, pour les EMF de première catégorie la réglementation en CEMAC n'exige pas de seuil. Par contre les établissements de 2014 2015 Juin 2016 512 516 521 24 24 24 64 67 67 deuxième catégorie doivent obligatoirement détenir un 10 12 13 capital social minimum de 300 millions XAF, quant à la 02 03 03 catégorie 3 la réglementation exige 150 millions XAF à 196 197 197Total783785titre de capital minimum et ceci depuis la dernière 808 819 825assemblée de la COBAC qui s'est tenue le 25 juin 2018. Selon le nouveau règlement diffusé actuellement par la Source : Construit par l'auteurCOBAC, le capital social des EMF de deuxièmeYear 2019catégorie passe de 50 millions XAF à 300 millions XAF suivant le chronogramme ci-après : 100 millions XAF au 1 er janvier 2018, 150 millions XAF au 1 er janvier 2019, 200 millions XAF au 1 er janvier 2020, et 300 millions XAFau 1 er janvier 2021.Pour les EMF de troisième catégorie, le capitalsocial augmente de 25 millions F CFA à 150 millions FCFA suivant les délais ci-après : 50 millions F CFA au 1 erjanvier 2018, 75 millions F CFA au 1 er janvier 2019, 100millions F CFA au 1 er janvier 2020, et 150 millions F CFAau 1 er janvier 2021.En 2014, la sous-région CEMAC comptait parailleurs 13 réseaux dont 06 au Cameroun, 05 au Tchad,01 en Centrafrique et 01 au Congo. Ainsi le Cameroundétient le plus grand nombre d'EMF affiliés à un réseau(269), suivi du Tchad (180) et du Congo (34). Il y a lieude souligner qu'il existe une différence non négligeable)entre le nombre d'établissements agréés et ceux( Ctravers le tableau suivant, nous allons détaillé de effectivement en activité considérablement faible. Amanière assez claire l'évolution du nombre d'avisconformes délivrés au sein de la CEMAC, sur la périodeallant de 2012 à 2014.Dans la même lancée ils collectent les dépôts desépargnants. Ce sont uniquement les sociétésanonymes. Comme exemple nous avons ExpressUnion finance S.A. auprès des intermédiaires financiers (Morvant-Roux &l'exclusion volontaire (Kempson et al., 2000 ; Beck et al., associatives, aux filiales des banques classiques, voireServet, 2007 et Ramji, 2009). Enfin, des motifs religieux2007). des établissements de crédit. L'Etat intervient aussiou culturels, comme la langue, expliquent une part dedirectement dans certains pays sous la forme destructure d'administration publique. La finance solidairepermet aux épargnants de placer leurs économies dansdes produits financiers contribuant au développementde l'économie solidaire et sociale ainsi qu'aufinancement de projets innovants. Cette épargne utile etéthique apporte des fonds à des entreprises ayant desactivités liées à l'insertion, au social, au logement, àl'environnement, ainsi qu'à l'inclusion financière etsociale d'individus en difficulté. Afin de rendre lamicrofinance plus solidaire, des conditions sont Graphique 3: Du microcrédit à l'inclusion financière suggérées selon le CGAP (2011): une articulation et uneSeulement crédit ONG et IF non bancairesGamme de services complémentarité des institutions de microfinance et une Accès, utilisation, qualité nécessité de coproduire les services microfinanciers Variétés d'Institutions financières Télécomunication, assurance avec les populations.Réseau traditionnel d'agencesAgences et réseau socialFinance digitale D'après la Banque Mondiale (2009), laEntréedegamme,Diversification,protection, complexité pour ouvrir un compte, pour faire une Flexibilité et innovationstandardisationconsommateurdemande de prêt ou pour adhérer à un autre type dePauvres actifs(jeunes, femmes..) Segments Accès universel Source : Banque Mondiale, 2012service financier réduit l'accès. Par ailleurs, une durée trop importante pour le traitement des demandes peut réduire l'utilisation des services financiers. Chidzero etAu regard de l'évolution de son environnementNjangui 3 al., (2006) considèrent que l'exclusion financière ouvre aussi des possibilités de prêts par lesla microfinance moderne s'est déclinée par divers sous-banques et les établissements de microfinance, grâce engendrée par des coûts trop importants (frais et tauxproduits (la tontine, la microassurance, le microcrédit,aux garanties collectives et morales qu'apporte le d'intérêt) et des produits non adaptés aux besoins desla microépargne, la finance solidaire et la financegroupe. gens serait plus volontaire qu'involontaire.islamique) dont il s'avère important d'aborder lesSelon le BIT4(2008), la microassurance est undiverses modalités de fonctionnement.mécanisme de protection de personnes à faible revenuSelon Lelart (1990), la tontine est une pratiquecontre les risques (accident, maladie, décès dans lainformelle d'épargne et de crédit dans les pays en voiefamille, catastrophe naturelle?) en échange dude développement. Les tontines existaient bien avantpaiement des primes d'assurance adaptées à leursl'introduction de la monnaie dans les économies. Ellesbesoins et niveaux de risque. Elle cible principalementplongent leur racine dans l'histoire lointaine des peuplesles travailleurs à faible revenu des pays en voie deconcernés. Les africains se sont depuis longtempsdéveloppement, particulièrement ceux qui travaillentgroupés pour travailler ensemble et successivementdans le secteur informel qui sont souvent mal desservisdans le champ de chacun d'eux ou construire chaquepar les assureurs commerciaux et les systèmesmaison l'une après l'autre dans le village. Selon Bekolod'assurance sociale. Churchill (2006) parle des deuxEbe (1996), cinq types de tontines sont représentatifsfaces de la microassurance, qui ont une seule finalité: ladu système tontinier du Cameroun: la tontine simple ; laréduction des vulnérabilités et de la pauvreté. Latontine simple avec caisse de prêts; la tontine avecmicroassurance (ou assurance inclusive) a pour objectifcaisse de prêts et de secours; la tontine avec enchèresde proposer des produits assurantiels spécifiques,non capitalisées; la tontine Mohammed et al., (2014) examinent la relation entre le avec enchèresdestinés à une population aujourd'hui exclue ducapitalisées. L'importance des tontines est telle que développement financier islamique et la croissancesystème traditionnel, par méconnaissance ou absencequ'il faut tenir compte aujourd'hui de ce phénomène économique en Jordanie pour la période 1980-2012.de moyens financiers.dans l'analyse du développement. De plus, la question Les résultats économétriques obtenus à l'aide du testLe microcrédit est intimement lié à ladu développement financier et de son rôle dans de Granger montrent l'existence d'une relation demicrofinance moderne. Armendariz de Aghion &l'évolution économique des pays en développement est causalité entre le développement financier islamique etMorduch (2005) définissent le microcrédit comme lesde plus en plus débattue par les experts. Selon le FMI la croissance économique en Jordanie.petits prêts composés de petites garanties, offerts à la(2018), les tontines peuvent booster l'inclusionclientèle microfinancière. Pour Ghazanfar & Rallensfinancière (d'une valeur d'environ 10%) au Cameroun.(2006), le microcrédit est la partie des prêts de laPartant du principe que les autorités camerounaisesmicrofinance. Lelart (2005) perçoit le microcrédit commereconnaissent l'importance et la complémentaritéun petit crédit, un montant peu élevé sensiblementqu'offrent les tontines (d'un poids de 90 milliards F CFAinférieur à un crédit qu'une entreprise peut solliciterselon le ministère des Finances) au secteur financier, leFMI affirme dans son étude que, la participation dud Tableau 2: Définitions et types d'inclusion financièreType d'inclusionAbréviationDéfinitionFormelleFIndividu qui utilise au moins un service financier formelSemi-formelleMFIndividu qui utilise au moins un service semi-formel (service de micro finance), mais aucun service financier formelInformelleIIndividu qui utilise au moins un service financier informel, mais aucun service formel ou semi-formel (service de micro finance)ExclusionEXCIndividu qui n'utilise aucun service financier formel, semi-formel (service de micro finance) ou informel (exclus)Source: AuteurIII.Methodologieinfluence positivement le taux de croissance économique au Sénégal. Han & Melecky (2013),Year 2019Afin de mesurer l'impact des établissements de microfinance sur le taux de croissance économique au sein de la sous-région CEMAC, nous avons fait recours au modèle de régression linéaire, précisément lal'élargissement de la base de dépôts dont disposent les banques et les microfinances favorise la stabilité financière également propice à la croissance économique. Selon Dabla-Norris & al., (2015) enrégression multiple inspirée des travaux de King &encourageant l'épargne, l'investissement et laLevine (1993), Raffinot & Venet (1998) et de Ndour &productivité, l'inclusion financière stimule l'activitéPaget-Blanc (2010). En vue de répondre à la questionéconomique. Selon le FMI (2018) et d'après le Ministèresuivante « Quels sont les effets des activités descamerounais des Finances, les tontines produisentétablissements de microfinance sur la croissanceenviron 90 milliards XAF qui transitent dans le systèmeéconomique en zone CEMAC ? », nous formulons lesfinancier (banques et EMF).hypothèses suivantes:H 1 : H 2 : Les dépôts effectués par les clients améliorentpositivement et significativement le taux de croissance)économique en zone CEMAC.C(a) Les variables utiliséesNous travaillons avec un modèle de régression àdeux équations indépendantes, qui comportentchacune une variable endogène et plusieurs variablesexogènes. Nous présenterons tour à tour les variablesdépendantes et les variables indépendantes.i. La variable dépendanteDans le cadre de notre étude, la variableexpliquée est le taux de croissance du PIB (TCPIB).Dans la plupart des travaux que nous avons parcourus,la microfinance et la croissance économique ont un lienindirect néanmoins, cet impact est positif. Les travauxde Mbaye (2008) concluent que les variables liées à lamicrofinance ont un impact significatif sur la croissanceéconomique au Sénégal. Ainsi dans le cadre de notretravail nous nous attendons à un signe positif.ii. Les variables indépendantesElles sont nombreuses et ainsi, nous lesrépartissons comme suit:Le niveau d'épargne: Le niveau d'épargne des clientsdes EMF (NEPC) est une variable qui influencepositivement la croissance économique dans lesdifférents travaux auxquels nous avons eu recours.Nous avons l'exemple du travail de Mbaye (2008) quidans ses conclusions confirme que le niveau d'épargne Tableau: Résultats du test de causalité au sens de Granger Tableau 8: Régression du PIB sur (NEPC, MM, NAG et POPT) Tableau 9: Régression du PIB sur (MM, NAG, VCEMF et POPT)VariablesTest de causalité au sens de Granger Variable dépendante PIB par tête (PIBT) Variable dépendante PIB par tête (PIBT) Coefficientp(z)NEPC Variables MM PIBT 9,23146 (1) 0,0016* (2) NEPC NAGMM 7,92203NAG Coefficient 0.1126421 0,0031* 8,8569 0.3328589 0.26773610,0023*p(z) 0,073 POPT 7,33458 0,003** 0,004**0,0044*0,02458 0,9758 MM VCEMF0,161030,8524 -0.0012241 11,265 0.9897560,06980,66367 0,0687 0,002**0,5265POPT-0.1427320,0623Year 2019 Year 2019NEPC Statistique de Arellano-Bond NAG 0,0053* 0,0057* MM POPT p-value de Arellano-Bond Statistique AR(2) p-value(2) Observations 0,0332* 0,1464 Statistique de Arellano-Bond Nombre de pays p-value de Arellano-Bond R 220,6033 7,52 2,61514 0,11 11,82 0,542 30 6 9,10 0,0168 0,1072.E-05 * -0.5568368 10,2561 0,0238* 0,0993 8,5986 0,0265* 9,2569 0,06987 0.1209379 7,2659 0,00126* Source : Estimations faites par l'auteur 1,30138 0,005** 6,57822 0,023** 0,17819 2,12952NAG 0,0658 Observations Nombre de pays 1% de la masse monétaire augmenterait de 0.11% Test de causalité au sens de Granger 6 et non significative sur le PIB. Une augmentation de 30 ? La masse monétaire (MM) a une influence positive p-value(2) 0,002 tableau précèdent, nous pouvons conclure que: 0,0258* Statistique AR(2) 0,906 Suite aux différents résultats obtenus dans le villes, on11,569 8,2658MM le niveau de croissance économique en zone NAG R 2 0,0168 CEMAC. L'augmentation de la quantité de monnaieVCEMFPOPT( ) C ( ) Cc) Présentation des résultats Les résultats sont divisés en deux parties à PIBT 9,12255 0,0017* 7,85084 0,0033* en circulation devrait rendre plus liquides les personnes ciblées au sein de la sous-région et par 0,0236* 0,12769 0,8809 0,02490 0,9754 conséquent les activités devraient aller bon train. ? Le volume (ou encours) des crédits des EMF 0,0038* (VCEMF) évolue dans le même sens que le PIB, à savoir les tests effectués et l'estimation proprement dite. Tableau: Résultats du modèle VAR 2,74640 0,0396* 1,97780 0,0159* MM 9,24006 0,0016* 11,1404 0,0006* savoir de manière positive et significative. Une 2,74812 0,0895 757,146 0,0565* augmentation de 1% du volume (ou encours) des crédits des EMF, augmenterait de 0.98% le taux de 0,0027* croissance économique de la sous-région Afrique Modèle VAR NEPC MM NAG LR 0,492723 0,215998 0,12896 p-value 0,08108 0,03711* 0,00261* Modèle VAR MM NAG VCEMF LR 0,618973 0,174738 0,154327 NAG 10,2658 0,0286* Centrale. La baisse du taux d'intérêt auquel les EMF prêtent aux clients stimule ceux-ci à courir 0,0486 8,25986 0,0179* auprès de ces établissements afin de pouvoir entrer en possession de l'argent naturellement après 0,0018* VCEMF remplissage des conditions préliminaires. L'obtention de ces crédits va permettre à ces personnes de réaliser leurs projets, ce qui est une plus-value pour l'inclusion financière. Korem (2007) 0,0356* constate une influence positive de la part des (1) F-statistic crédits octroyés par les institutions de microfinance5,8695 0,3652 8,7458 0,5698 9,8958 POPT 0,2568 0,00154* POPT 9,5287 8,5296 0,2666 1,41840 1180,95 0,23656p-value (2) Probabilité au Togo sur la croissance économique à court 0,01712 * 0,00263* ** représente la significativité au seuil de 5% ** représente la significativité au seuil de 5% terme, mais ce résultat n'est pas statistiquement Source: Auteur à partir du logiciel EVIEWS significatif.0,04606*0.00251Source: Estimations faites par l'auteur Les conclusions tirées de ce tableau, le lien de ? Le nombre d'agences (NAG) a un impact positif etNAG et POPT) et dans la deuxième le PIB en fonction decausalité est à double sens, la croissance économique significatif sur la croissance économique en zone(MM, NAG, VCEMF et POPT).stimule l'inclusion financière et vice versa. Autrement dit, CEMAC. Une augmentation de 1% du nombrela causalité est bidimensionnelle. d'agences des EMF, augmenterait de 0.26% le tauxii. Estimations proprement dite de croissance économique en zone CEMAC. CeciNous avons deux équations, dans la première voudrait dire que la multiplicité des n'agenceséquation le PIB est exprimé en fonction de (NEPC, MM, impacte plutôt positivement le PIB, dans certainesi.** variable significative au seuil de 5% Source : Estimations faites par l'auteur Le nombre d'agences et de guichets influence négativement et de manière significative. Une baisse de 1% du nombre d'agences des EMF, augmenterait de 0.55% le taux de croissance économique en zone CEMAC. Ce résultat nous surprend car nous pensions plutôt que la multiplicité des agences est un atout majeur. En prince ceci est dû au fait que dans les zones reculées les activités sont moindres à cause de l'instabilité des activités générant de l'argent. De nos jours, avec la dense gamme de produits que proposent les EMF à savoir le règlement des factures d'eau et d'électricité, le paiement des droits universitaires et des frais de scolarité, à long cette variable pourrait avoir un impact positif sur le PIB. La population (POPT) a un effet positif et significatif sur la croissance économique. Une augmentation de 1% des clients des EMF, favoriserait de 0.12% le PIB de la sous-région CEMAC. Ceci peut s'expliquer par le fait que, les EMF assouplissent les conditions d'ouverture de compte au sein de leurs structures, à travers les collectes journalières, le montant minimal à avoir pour l'ouverture du compte étant moins élevé que dans les établissements de crédit. Financial institutions with a double-bottom line : implications for the future of microfinance, Robert Peck Christen, Richard Rosenberg & Veena Jayadeva ? CGAP Occasional paper, July 2004, pp. 2-4. Synonyme de tontines, dans la culture anglo-saxonne du Cameroun. Pays du Moyen-Orient. * Beck Demirguc-Kunt &Leaven Levine Finance, Firm Size and Growth 2004 Working Paper * Bekolo Ebe Le système des tontines : liquidité, intermédiation et comportement d'épargne 1987 4 * « Contrats, agence et tontine : une application de la théorie des contrats à l'analyse des tontines camerounaises Bekolo Ebe Mondes en développement 1996 4 * Financial Intermediation and Endogenous Growth 1991 58 Bencivenga & Smith. * « Financial Inclusion, Poverty Reduction and the Millennium Development Goals MChibba European Journal of Development Research 21 2009 * « Financial Development and Economic Growth: Evidence from Panel Unit Root and Cointegration Tests » Journal of Development Economics 73 2004 Christopoulos & Tisonas. * &RDemirguç-Kunt Levine Finance, Inequality and the Poor » 2007 12 * Granger & Newbold Spurious Regressions in Econometrics 1974 2 * « Prediction with a Generalized Cost of Error Function Granger Operational Research Quarterly 20 1969 * Khan & Mirakhor Islamic Banking: Experiences in the Islamic Republic of Iran and Pakistan», IMF Working Paper Washington DC International Monetary Fund 2013 12 * « Financial Indicators and Growth in a Cross Section of Countries King & Levine Policy Research 1992 World Bank Working Paper 819 * (1993a): « Finance and Growth: Schumpeter Might Be Right? 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