# Introduction a littérature portant sur les spécificités culturelles et institutionnelles des entreprises familiales met souvent l'accent sur la posture conservatrice de la famille. Une telle attitude se répercute naturellement sur la gouvernance, la stratégie et l'organisation de l'entreprise dirigée par l'un des membres de cette famille. Les croyances et les convictions fondamentales de celle-ci sont intégrées à l'entreprise. Il en résulte un certain conservatisme familial pouvant influencer l'engagement de l'entreprise sur les marchés étrangers. Cet engagement est généralement soumis aux règles de la prise de décision établies au sein de la famille et ordonné par une recherche de la sécurité, le conformisme et la tradition. Dans cette perspective, l'entreprise familiale manifeste un degré de conservatisme élevé surtout lorsque la stratégie déjà en place présente une certaine efficacité. Le sentiment de stabilité et la rentabilité acquise constituent un obstacle devant la volonté de découvrir de nouveaux débouchés pour les produits de l'entreprise. Une stratégie qui fonctionne ou qui a bien fonctionné par le passé à toutes les chances de se voir érigée en paradigme stratégique de l'entreprise. Dans ces conditions, les dirigeants seront réticents à chercher d'autres voies et préfèreront s'en tenir à la politique qui a fait ses preuves par le passé (Jenseter et Malone, 1991). La littérature suggère que le système familial tente de créer et de maintenir une certaine cohésion qui sous-tend le paradigme familial. Il s'agit des hypothèses, des croyances et des convictions centrales que se fait la famille quant à son environnement (Gudmunson et al., 1999). Le conservatisme se manifeste par une résistance à toute information nonconforme à ce paradigme, ce qui n'entraîne qu'un faible changement (Davis, 1983). Le conservatisme entraîne la stagnation et augmente le risque d'insularité. L'entreprise privilégie alors une position défensive avec protection de sa niche. Sur un autre registre, et pour beaucoup d'entreprises familiales, la condition de déclenchement et de réussite de l'internationalisation existe. Elle est exprimée par la volonté de changement, un renouveau stratégique et une adaptation aux nouvelles exigences de l'environnement. Dans cet ordre d'idée, certains travaux de recherche ont mené à une relation positive des caractéristiques de la sphère familiale sur la performance de l'entreprise. Berle et Means (1932) notent que la propriété concentrée ajoute de la valeur à une entreprise lorsque les conflits entre les propriétaires et gestionnaires sont contrôlés. De leur côté, Anderson et Reeb (2003) concluent que les entreprises familiales ont de meilleures performances que les autres # Year ( ) A entreprises, particulièrement s'il y a une présence continuelle de la famille fondatrice. Dans une autre étude sur les entreprises coréennes, Lee (2004) arrive au même résultat en montrant qu'une entreprise familiale dont la présence des propriétaires est forte dans la gestion augmente l'efficacité, la productivité et la performance à l'international. En recourant à une approche dialectique, nous mènerons une réflexion sur la relation susceptible d'exister entre conservatisme et la performance internationale des entreprises familiales. D'une part, nous chercherons à comprendre comment les dimensions du conservatisme peuvent constituer des facteurs inhibant le déclenchement de l'internationalisation. D'autre part, nous tenterons d'expliquer comment, malgré cette configuration culturelle conservatrice de la famille et le poids non négligeable des anciennes générations, certaines entreprises familiales arrivent quand même à réaliser de belles performances internationales. Le reste du papier est organisé comme suit. La section 2 rappelle les définitions et les dimensions du conservatisme familial. La section 3 présente les courants de pensée qui soutiennent l'idée du conservatisme comme facteur de blocage de l'internationalisation des entreprises. La section 4 expose les courants de la neutralité du conservatisme vis-à-vis de l'internationalisation. Enfin, la conclusion présente une synthèse et quelques implications d'ordre managérial. # II. Le Conservatisme Familial: De Quoi Parle-t-on ? L'idéologie conservatrice défend des idées de stabilité dans les valeurs considérées (à tort ou à raison) comme traditionnelles, et une certaine stase culturelle et religieuse. Le conservatisme est la disposition et la tendance à préserver ce qui est établi ; opposition au changement (Neilson, 1958 : 568). Dans les entreprises familiales, les croyances et les convictions fondamentales de la famille sont intégrées à l'entreprise. Il en résulte un certain conservatisme familial pouvant influencer la prise de décision. Au sein de l'entreprise familiale, la famille influence toutes les étapes du processus stratégique (Harris et al., 1994). Posa et Messer (2001) observent, par exemple, que les épouses des dirigeants jouent un rôle clé, souvent invisible, dans la majorité des entreprises contrôlées par les familles. De même Ward (1988) note que les entreprises familiales formulent leurs stratégies en fonction de la famille. # a) Définitions Le « conservatisme » renvoie généralement à une opinion ou un état d'esprit de ceux qui refusent le changement et qui tendent à conserver l'ordre établi et les pratiques traditionnelles. Il s'apparente parfois au conformisme ou au traditionalisme et s'oppose donc au progressisme. Cette notion est très employée dans le domaine politique, où l'on distingue généralement le conservatisme ex post et le conservatisme ex ante (Dearden, Ickes et Samuelson, 1990). Le premier consiste en une sorte de prudence élevée quant aux choix préférés et effectués par un groupe. Quant au second, il consiste en une aversion à tester de nouvelles idées. Au sein d'une organisation, le conservatisme induit un comportement managérial prudent, souvent attaché aux valeurs du passé (Timur, 1988). Des valeurs telles que la modération, l'ordre social, la sécurité, la tradition et la réciprocité des faveurs sont décisives dans les sociétés conservatrices (Basly, 2007 :171). L'accent est généralement placé sur l'entretien du statu quo et aussi des rapports harmonieux non seulement au sein du groupe, mais aussi au sein de la société. Müller distingue quatre formes de conservatisme : le conservatisme sociologique, le conservatisme méthodologique, le conservatisme philosophique et le conservatisme esthétique. Le conservatisme sociologique représente l'idéologie d'un groupe social particulier, qui cherche à préserver ses intérêts (Müller, 2006 : 361). Quant au conservatisme méthodologique, il incarne une sorte de «particularisme prudentiel » centré sur l'idée que dans la gestion du processus de changement, les conservateurs tiendront compte de «ce qui est déjà là». Et pour ce qui est du conservatisme philosophique, il renvoie à une situation où le conservateur poursuit certaines valeurs de fonds, notamment les valeurs associées à la hiérarchie sociale, jugées centrales par l'auteur. Enfin, le conservatisme esthétique est décrit par Müller reprenant la définition d'Oakeshott (1991). Ce dernier définit le conservateur comme celui qui préfère le familier à l'inconnu, qui préfère ce qui a déjà été utilisé à ce qui ne l'a jamais été, qui préfère le fait au mystère, le vrai au possible, le limité au flou, ce qui est proche plus que ce qui est distant, le suffisant à l'excédent, le convenable au parfait (Oakeshott, 1991 :408). Cependant, Müller va plus loin à travers l'établissement d'un lien avec divers éléments nostalgiques dans les oeuvres littéraires comme la poésie et peut-être même dans d'autres formes d'art (Müller, 2006 :361). Pour Schwartz (1994), le conservatisme est rattaché à la culture collective. Il est reconnu à travers certaines caractéristiques, en particulier, la recherche de l'harmonie sociale, l'attachement à la sécurité et au conformisme, et enfin la préservation des traditions. La première caractéristique implique, entre autres, la consécration de l'intérêt du groupe au détriment de l'intérêt individuel même si les décisions collectives vont à l'encontre de ce que les individus préfèrent. La deuxième caractéristique, en l'occurrence la sécurité et le conformisme, contribue à ce que les conflits soient évités, et à ce que les normes du groupe ne soient pas transgressées. Enfin, les traditions constituent l'expression de la solidarité du groupe, car elles expriment sa valeur singulière et contribuent à sa survie. Elles prennent souvent la forme de rites religieux, de croyances, et de normes de comportement. # b) Les dimensions du conservatisme familial En se référant à Pesqueux (2009), il est possible d'appréhender le conservatisme à travers trois dimensions : la procrastination, l'anomie et la conservation. # i. La procrastination Le terme procrastination renvoie à la « tendance à remettre au lendemain les décisions à prendre ou à les exécuter, à les ajourner, à temporiser » (Le Robert). A travers les âges le mot a évolué et pris des formes multiples. Il peut être répréhensible car considéré comme un comportement déviant, dysfonctionnel voire pathologique ou bien il peut être considéré comme une tactique sage (Ferrari et Emmons, 1994). Lay (1986) définit la procrastination comme la tendance à reporter à plus tard ce qui est nécessaire voire indispensable à la poursuite et à la concrétisation d'une intention. Ce report se traduit par un allongement de l'écart entre la formation de l'intention et la réalisation du comportement correspondant. Le procrastinateur prend plus de temps que nécessaire pour mettre en oeuvre son intention. Ferrari (1993) place l'intention au centre de sa définition. Pour lui, la procrastination est la tendance chronique à reporter ou à retarder le début ou l'achèvement d'une activité intentionnelle ou le report d'une prise de décision (Ferrari, 2001). Owens, Bowman et Dill (2008) soulignent la nécessité de différencier l'état de procrastination du trait de personnalité. En ce sens, la possession de cette caractéristique personnelle correspondrait à une forte probabilité de report de l'initiation de l'action dans diverses situations. L'état de procrastination se réfère à l'évitement de la tâche c'est-à-dire que l'objet du report est la tâche à effectuer dans une situation spécifique. C'est avec les travaux des psychologues thérapeutes et cliniciens (Ellis et Knaus, 1977) que l'intérêt du concept a émergé. En effet, les écrits scientifiques présentent la procrastination comme une variable pouvant jouer un rôle important dans la relation entre intention et comportement (Van Hooft, Born, Taris, Van der Flier et Blonk, 2005) mais aussi comme phénomène conscient (Lay, 1995)., les définitions du terme sont aussi abondantes que les recherches sur le sujet (Ferrari, Johnson et McCown, 1995). Toutefois, le concept s'appuie sur la notion d'intention. La procrastination peut être envisagée comme variable modératrice de la réalisation de l'intention (Darpy, 1992), c'est pour cela qu'il convient d'étudier ce concept dans le contexte de l'entreprise afin de mieux cerner le comportement des dirigeants par rapports à leurs environnements. ii. L'anomie L'anomie est un concept forgé par Durkheim en 1893. Il décrit la situation où se trouvent les individus lorsque les règles sociales qui guident leurs conduites et leurs aspirations perdent leur pouvoir ou lorsque, minées par les changements sociaux, elles doivent céder la place à d'autres règles. L'auteur a montré que l'affaiblissement des règles imposées par la société aux individus a pour conséquence d'augmenter l'insatisfaction et la « démoralisation » de l'individu. Et c'est cette démoralisation qui est, entre autres, responsable de l'augmentation du taux de suicides. Cela a tendance à se produire essentiellement en période de crise politique ou de boom économique. Le concept durkheimien d'anomie a fait l'objet de réflexions et de recherches de la part des sociologues contemporains, en particulier Merton, Parsons, Thomas et Znaniecki. Il est d'une importance capitale à une époque où les changements sont très rapides. En effet, le changement implique le vieillissement des règles de conduite traditionnelles en même temps que l'existence, dans les phases de transition, de systèmes de règles mal établies ou contradictoires. Il serait important de savoir dans quelle mesure le changement entraîne effectivement la démoralisation prévue par Durkheim, et dans quelle mesure cette dernière amène, à son tour, une détérioration des organisations. La théorie de l'anomie devrait donc pouvoir être appliquée à l'analyse du comportement des individus et du fonctionnement des organisations en situation de changement, comme elle a été appliquée à celles des conduites déviantes et des transplantations sociales. L'anomie s'applique parfaitement à l'analyse des transplantations, c'est-à-dire aux situations où l'individu se trouve placé devant des systèmes de règles conflictuelles engendrant une situation de démoralisation, caractérisée par une absence de cadres de conduite stable. Des études récentes sur les entrepreneurs immigrants aux USA et en Europe démontrent de façon apparemment paradoxale, la validité de la théorie durkheimienne. On a observé, en effet, que, parmi les entrepreneurs immigrants, ceux qui s'adaptaient le plus rapidement à la société d'accueil étaient ceux qui manifestaient le plus haut degré de conservatisme et d'attachement à leurs coutumes et milieu d'origine. Ce résultat apparemment surprenant s'explique par le fait que l'attachement aux traditions est le signe que l'immigrant n'est pas victime du processus de désorganisation sociale au sens de Thomas et Znaniecki. Il est, en d'autres termes, le signe que les règles qui régissaient la communauté d'origine continuent de fonctionner dans la société d'accueil. L'immigrant qui s'adapte rapidement à la société nouvelle est donc celui qui retrouve sur place des membres de sa collectivité d'origine, qui s'y intègre, et qui y trouve un cadre de référence et un soutien qui La famille influence, essentiellement de façon mimétique et normative, les attitudes et comportements des membres familiaux parties prenantes dans l'entreprise familiale (North, 1991, Whitley, 1992). Les institutions informelles constituent un véritable levier pour la pérennisation de l'entreprise familiale, en particulier dans les pays en développement. La réputation, le collectivisme, la ponctualité, la confiance, le respect de la parole donnée, la tolérance, la discipline, l'entraide, sont autant de règles informelles pouvant servir pour assurer le succès de ce type d'organisation. Elles font partie d'un ensemble de facteurs qui garantissent le soutien financier, qui réduisent les coûts de transactions et qui contribuent à restreindre au minimum les incertitudes. Aussi, si elles sont en harmonie avec les règles formelles, les institutions informelles peuvent aider à l'affectation des ressources vers les secteurs les plus porteurs (Krasznai et Yan Winiecki, 1995). Granovetter (1985) insiste sur le rôle de la contextualisation pour comprendre le lien entre la famille et l'entreprise. La famille porteuse de culture et d'histoire, influence nécessairement la nature du management de l'entreprise parce qu'elle contribue à structurer les comportements autour de concepts comme la confiance, la coopération ou l'identité. Les normes coutumières familiales, conçues comme une institution, affectent les pratiques managériales dans l'entreprise familiale, à l'instar d'ailleurs des autres institutions comme la religion, les traditions ou encore la culture éducative. De plus, la famille imprègne ses membres d'une connaissance collective, qui représente l'ensemble des valeurs sociales et des normes de comportement portées par le groupe familial. # IV. Le Conservatisme Familial : Un Facteur Inhibant ou Stimulant L'internationalisation? a) Le conservatisme familial: un facteur inhibant l'internationalisation Dans une entreprise familiale, les croyances et les convictions fondamentales de la famille sont intégrées à l'entreprise. Il en résulte un certain conservatisme familial pouvant influencer l'internationalisation et induisant un comportement managérial prudent privilégiant une internalisation des ressources. Miller et ali. ( 2003) expliquent que la posture conservatrice de l'entreprise familiale se répercute essentiellement sur les dimensions : gouvernement de l'entreprise et en particulier le dirigeant, stratégie de l'entreprise et enfin la culture de l'entreprise familiale. Il s'agit de trois sphères importantes qui conditionnent les mécanismes de développement international. Chaque sphère est considérée comme un élément d'état de tension car imprégné par les valeurs conservatrices de la famille (conservatisme contre progressisme). La première sphère concernée par le conservatisme et inhibant l'internationalisation de l'entreprise familiale est le gouvernement de l'entreprise. Les entreprises familiales sont caractérisées par la persistance et le poids non négligeable des anciennes générations. Ces dernières exercent une supervision forte sur le dirigeant de l'entreprise familiale. Par ailleurs, la configuration culturelle de la famille et le rôle qu'elle accorde au fondateur expliquent parfois l'inclinaison globale du dirigeant au changement (Jenster et Malone, 1991). Quant elle est de type patriarcal, l'organisation serait moins encline au changement et à la remise en cause des valeurs et des relations familiales (Molokotos, 1991). Mustakallio et Autio (2001) observent que les mécanismes de gouvernance formels et informels influencent la qualité de la prise de décision. Pour ces auteurs, plus la famille est impliquée dans le conseil d'administration, moins le rôle du conseil est déterminant. Les membres de la famille occupent souvent leurs postes pour de longues périodes et possèdent des compétences professionnelles souvent insuffisantes ou inadéquates. Il en résulte de ce fait, un frein à toute tentative de changement, qui pourrait menacer la stabilité de l'entreprise. La stratégie est la deuxième sphère sur laquelle s'exerce le conservatisme de la famille pouvant affecter l'internationalisation de l'entreprise familiale. Celle-ci est fortement attachée aux stratégies passées qui deviennent source de rigidité et inhibent le déclenchement de l'internationalisation. Gudmundson et al., (1999) suggèrent que le système familial tente de créer et de maintenir une certaine cohésion qui soustend le paradigme familial. Il s'agit d'hypothèses, des croyances et des convictions centrales que se fait la famille quant à son environnement. Le conservatisme se manifeste par une résistance à toute information nonconforme à ce paradigme ce qui, en conséquence, n'entraîne qu'un faible changement (Davis, 1983). Ward, 1997 quant à lui précise que les paradigmes personnels qui ont prouvé leur efficacité constituent des freins aux dirigeants qui, malgré l'évolution de l'environnement et des exigences de la performance, pourraient devenir inflexibles et rigides en favorisant des habitudes et des stratégies issues des succès passés. Dans le même ordre d'idées, Mustakallio et Autio (2002), soulignent que plus l'entreprise est âgée plus elle a tendance à exploiter ses avantages spécifiques initiaux. Or, plus, elle apprend à exploiter son avantage initial, moins elle sera encline à explorer de nouveaux avantages. Ainsi, les entreprises ayant réussi leurs percées initiales ont plus tendance à privilégier l'exploitation pour de plus longues périodes et se caractérisent par une plus grande inertie (Levinthal et March, 1993). Par ailleurs, les processus de prise de décision stratégique et opérationnel au sein de l'entreprise familiale ne sont souvent pas séparés, du fait que la famille-propriétaire fournit à la fois un ou plusieurs membres dirigeants et un ou plusieurs membres managers s'occupant des questions opérationnelles. L'influence qu'exerce alors la prise de décision opérationnelle sur les processus stratégiques conjuguée au fait que ces processus ne sont pas explicites entraîneraient l'évitement de l'initiative stratégique (Mustakallio et Autio, 2002). La volonté de protection de la culture et de l'identité constitue le dernier élément exerçant une influence négative sur l'internationalisation de l'entreprise familiale. Au total, plus la famille est conservatrice, moins elle oeuvrera pour le changement. Le niveau de la connaissance relative à la manière d'opérer à l'international serait, en conséquence, assez peu élevé ce qui ce traduirait, plus quantitativement, par un faible degré d'internationalisation. Le conservatisme affecte donc négativement le comportement international des entreprises familiales. Il limite la variation et l'étendue de la connaissance qu'elle développera. La théorie souligne que cette variation, c'est-à-dire la diversité des environnements auxquels l'entreprise est exposée, est fortement corrélée avec le volume de connaissance internationale accumulée et développée. # b) Le conservatisme familial : un facteur stimulant l'internationalisation A ce niveau de la réflexion, il nous paraît légitime de considérer l'autre figure du conservatisme en tant que facteur stimulant l'internationalisation de l'entreprise familiale. Aussi, et dans un objectif de combler le vide régissant l'impact positif du conservatisme sur l'internationalisation, nous nous baserons sur les apports de certains auteurs comme (Habbershon, Williams, 1999) qui proposent d'utiliser l'approche fondée sur les ressources pour développer un cadre théorique de l'avantage concurrentiel des firmes familiales. Selon cette approche une grande partie des avantages des firmes familiales provient de processus organisationnels originaux, hérités de l'aspect familial de l'entreprise. En effet, à partir de ses spécificités, une entreprise familiale doit maîtriser des ressources, compétences ou capacités rares, non imitables et non substituables qui permettent de créer de la valeur et créer ainsi un avantage concurrentiel. On parle dans ce cas de la notion de « familiness » fondée sur le capital social de la famille et en liaison avec le capital social de la firme. Cette notion ouvre une voie de réponse intéressante pour essayer d'apporter des explications à l'effet positif du conservatisme de l'entreprise familiale (incarné dans le capital social de l'entreprise familiale) sur son internationalisation. Le familiness est un entrepôt de valeurs qui crée avantages dans le processus d'internationalisation de l'entreprise familiale. Selon Chrisman et al., 2006, le familiness précise des installations qui sont difficiles à reproduire, mais qui assurent le développement et des positions fortes de l'entreprise dans l'environnement des affaires. C'est pour cela, que le profil-type des entreprises familiales est celui des « champions cachés», leaders internationaux sur un marché de niche, avec un fort enracinement territorial qui les conduit naturellement à la philanthropie et au soutien de l'entrepreneuriat social, en parfaite adéquation avec les valeurs portées et incarnées par le familiness qui sous entend aussi une notion de confiance que l'entreprise familiale instaure avec les clients, les fournisseurs et les autres partenaires. En effet, dans le processus de l'internationalisation, les éléments de base du familiness (confiance, les normes, identifications, la langue partagée etc) ont une valeur positive qui impacte sur le processus d'entrée sur les marchés étrangers. Dans la même perspective d'idées et afin d'expliquer l'importance de ce système de coopération naturel dans les décisions stratégiques au sein de l'entreprise familiale, (Arregle et al ,2002) soulignent que la famille devient la seule institution qui définit les règles de l'entreprise tant à l'intérieur qu'a l'extérieur, puisqu'elle imprègne les pratiques managériales d'une connaissance collective qui représente l'ensemble des valeurs sociales (tradition, conservatisme, recherche de sécurité, confiance, cohésion familiale). Ce sont ces valeurs qui assurent la pérennité de l'entreprise familiale et expliquent ainsi leurs avantages concurrentiels imprégnés par des valeurs conservatrices acquises au sein des systèmes famille-entreprise. En d'autres termes, le management de l'entreprise familiale est enraciné dans l'héritage administratif familial, concept similaire à l'héritage administratif utilisé par Bartlett et Ghoshal (1989) pour décrire les évolutions organisationnelles des multinationales, ou encore à l'héritage administratif national (Calori, Lubatkin, Véry et Veiga, 1997). Se basant sur les travaux de Nahapiet et Ghoshal (1998), quatre dimensions sont mises en avant dans la notion de familiness. Il s'agit de la stabilité, de l'interdépendance entre les membres du réseau, de l'interaction entre membres et du "bouclage" des relations. Ces dimensions émanent des interactions existantes entre membres de la famille et ont, éventuellement, des effets bénéfiques sur l'entreprise et la constitution de ses avantages concurrentiels. Ces quatre dimensions peuvent être mobilisées pour expliquer l'aspect du conservatisme en tant que facteur stimulant de l'internationalisation. La première dimension est relative à la stabilité qui constitue une condition nécessaire pour que les relations sociales fortes émergent. Cette stabilité du réseau au cours du temps tire ses racines dans la tradition familiale et de la nature intrinsèquement lente de l'évolution du groupe familial. La stabilité peut être envisagée sous deux angles : la stabilité de la cellule familiale indépendamment de l'entreprise et le maintien au sein de la famille de la propriété et souvent du pouvoir (dynastie). Le premier angle, c'est la fonction même de la famille en tant qu'institution qui est de perdurer à travers les générations, en maintenant des liens sociaux et des principes d'éducation (Kellerhals, 1987). Les normes en usage au sein d'une famille jouent un rôle fort et forgent des comportements récurrents, génération après génération, comportements qui sont assez stables et attendus par les membres de la famille (Bettenhausen et Murnighan, 1991). Selon le second angle, l'entreprise familiale se caractérise par la stabilité du pouvoir et de la propriété. La famille tend donc à induire une forte stabilité dans le capital social de l'entreprise par le truchement de la stabilité du capital social familial. Et ce à travers la règle dynastique liée à l'existence d'une propriété relativement stable. Cette stabilité joue en faveur de la visibilité des décisions stratégiques prises à l'égard de l'environnement externe. La deuxième dimension est l'interdépendance car l'entreprise est un patrimoine collectif et peut-être même la principale richesse de la famille. En conséquence, les membres familiaux poursuivent un objectif de valorisation du patrimoine commun. Ce qui accroît leur interdépendance, à travers les générations et autour de l'entreprise familiale. Dans ce sens Schulze, Lubatkin et Dino, 2003, soulignent la prééminence d'un intérêt familial commun en intégrant la prise en compte des préférences des autres membres de la famille dans la courbe d'utilité des décideurs. De fait, les membres de la famille appartenant au réseau de l'entreprise partagent la même préoccupation : décider et agir dans l'intérêt de la famille. Ce qui renforce le capital social. Dans cette approche, plus le dirigeant de l'entreprise familiale a une visibilité claire et bien quant à l'environnement internationale, plus les autres membres du réseau familial en auront et seront incités à oeuvrer pour atteindre une certaine performance. La troisième dimension concerne les interactions fréquentes entre les membres familiaux qui affectent la formulation de la stratégie de l'entreprise. Ces interactions sont d'abord, capables de façonner la dimension structurelle du capital social de l'entreprise au bénéfice des membres de la firme familiale, en termes d'organisation de l'architecture du réseau de pouvoir en choisissant les postes occupés par les membres de la famille au sein de l'entreprise. Elles sont ensuite, susceptibles de participer au développement et à la préservation des obligations mutuelles dans le réseau (Bourdieu, 1986). La cellule familiale renforce aussi des interactions qui s'étendent aux autres parties prenantes externes comme les clients et les banquiers. Celles-ci peuvent être nombreuses et intenses (Yeung et Soh, 2000) et sont susceptibles de modeler fortement la structure, l'étendue, et la valeur du capital social de la famille et de l'entreprise familiale et à développer un réseau des contacts fréquents. Ces interactions consolidées avec le monde externe permettent à l'entreprise familiale de nouer des relations fructueuses capables de lui permettre de réussir son internationalisation. Le bouclage du capital social familial est la quatrième dimension permettant d'apporter un éclairage à la notion de familiness. La cellule familiale détermine l'accessibilité car il faut être membre de la famille pour intégrer le réseau. Cette accessibilité renvoie à l'existence d'un lien entre les membres de telle sorte que l'adhésion aux normes est d'un niveau élevé (Coleman, 1988). La densité des liens à l'intérieur du réseau familial, dépend de l'intensité et de la nature des relations sociales que ses membres entretiennent. Ainsi, le bouclage du réseau de l'entreprise familiale est influencé par le bouclage du réseau familial puisque la famille à un poids considérable dans le management de l'entreprise et aussi dans la composition de l'équipe dirigeante. En termes de synthèse, et selon Nahapiet et Ghoshal (1998) le contenu de la notion de familiness est structuré autour de trois aspects. Un aspect structurel qui s'intéresse à la configuration générale du réseau (présence ou absence de liens, morphologie : densité, connectivité et hiérarchie, ..). Un aspect relationnel qui se penche sur la nature des relations entre les acteurs du réseau et met en évidence des relations particulières (la confiance, les normes, les obligations). Le troisième aspect est qualifié de cognitif et concerne le langage, les codes communs, ainsi que les histoires partagées. Aussi, il est à noter que les dimensions mises en avant dans la notion de familiness sont précisément les interactions existantes entre membres de (Miller 2000: 22). Dans le même sens, Barney (1986: 657) ajoute que familiness chevauche avec la culture d'une entreprise familiale, comme le sont absorbés les propres valeurs, croyances, hypothèses et attitudes des fondateurs et de ses descendants dans la culture d'entreprise et influencent la façon dont les choses sont faites dans l'entreprise. Lorsque la culture est transmise, familiness sera ensuite automatiquement transmis également. V. # Conclusion Tout au long de ce papier, nous nous sommes efforcés de mettre en exergue quelques éléments de réflexion théorique relatifs au conservatisme et son impact sur l'internationalisation des entreprises familiales. Portant sur les spécificités culturelles, idéologiques et organisationnelles des entreprises familiales, la revue de littérature mobilisée dans cette réflexion nous a permis de mettre l'accent sur la suprématie du conservatisme et du familialisme dans ce type d'entreprises. Dans un premier temps, nous avons mobilisé deux courants de pensée pour mettre en valeur l'impact de la configuration culturelle de la famille sur l'entreprise et de la prédominance de valeurs traditionnelles comme la recherche de la sécurité, le conformisme et l'attachement aux normes Ces caractéristiques ont été expliquées à travers le courant managérial et le courant néo-institutionnaliste. Dans un deuxième temps et pour apporter des éléments de réponse quant à la relation susceptible d'exister entre le conservatisme et la performance internationale des entreprises familiales, nous avons développé deux thèses. La première considère le conservatisme comme un facteur inhibant l'internationalisation. Et pour cela, nous nous sommes penchés sur l'impact négatif de l'attitude conservatrice des entreprises familiales sur le gouvernement de l'entreprise, stratégie de l'entreprise et sur la culture de l'entreprise familiale. La seconde thèse considère le conservatisme comme un facteur stimulant de l'internationalisation. Il a été question de mobiliser le courant de recherche fondé sur les ressources qui met en avant les processus organisationnels spécifiques à une entreprise familiale lui permettant de développer une performance supérieure à d'autres firmes non familiales. En accordant de l'importance aux traditions et en s'attachant émotionnellement aux affaires et à la stabilité de la propriété, les entreprises familiales montrent une plus grande réduction de leur innovativité et de leur proactivité que les entreprises non familiales. Il s'agit là des caractéristiques essentielles des organisations conservatrices. D'autre part, et malgré les configurations culturelles conservatrices de la famille et le poids non négligeables des anciennes générations, certaines entreprises familiales arrivent quand même à réaliser de belles performances internationales. Dans ce sens, les apports théoriques se basent sur les différentes dimensions mettant en avant les nombreuses routines que possèdent les entreprises familiales et qui sont créatrices des avantages relevant essentiellement du capital social de celles-ci. Il s'agit éventuellement du processus de prise de décision, de la vision commune des objectifs, de l'engagement et de l'implication de l'ensemble du réseau familial. Ce sont des ressources sociales complexes qui sont le produit des relations entre les membres de la famille et qui sont susceptibles d'assurer une plus grande performance à l'international. Enfin, l'ambition de cette réflexion était de jeter la lumière sur la notion de conservatisme à travers ses différentes dimensions en essayant d'apporter un éclairage sur son impact à la fois positif et négatif lié à l'aspect stratégique des entreprises familiales. Aussi, il était question d'ouvrir la voie sur d'éventuelles réponses quant à la perception de la posture conservatrice de l'entreprise familiale. # Bibliographie # Global Journal of Management and Business Research Volume XVI Issue X Version I Year ( ) A III. L'entreprise Familiale: Un Bastion DuConservatismea) L'apport du courant managérialDans la littérature portant sur les spécificitésidentitaires) qui ont fait le succès de l'entreprise. Cela est souvent nécessaire, car il permet de prémunir l'entreprise contre la myopie du temps court. La conservation passe alors par la mémoire. Comme l'affirme Henri Bergson, « prévoir consiste à transposer ce que j'ai appris dans le passé, pour anticiper l'avenir » (Bergson, 1896). Toutefois, la conservation peut être préjudiciable, car elle peut produire un effet d'immobilisme. Elle apparaît comme révélatrice d'un iii. La conservation La notion de conservation s'entend généralement comme la protection de l'existant, du point de vue social, économique, ou encore patrimonial. C'est une manifestation de la résistance au changement. Une telle résistance trouve son origine dans les coûts et les douleurs de toutes sortes (psychologiques, psychiques, cognitives, structurelles et organisationnelle) qu'implique le changement rapide, la réactivité face à « la fuite du temps » et d'adaptation à l'environnement. L'idée du changement est, en effet, pour certaines personnes, insoutenable, inenvisageable du point de vue de la place qu'il occupe dans la structure. Au sein de chaque société, les désirs des individus se heurtent souvent aux institutions, aux moeurs, aux règlements en vigueur, ou encore au patrimoine existant. De cette confrontation, naissent des antagonismes qui peuvent conduire à un arbitrage entre deux attitudes : la conservation et la modernisation. Dans la majorité des entreprises familiales, un tel arbitrage est plutôt favorable à la conservation. Les dirigeants cherchent souvent à tout prix à préserver les valeurs intangibles (historico-culturelles, spirituelles et b) L'apport du courant néo-institutionnaliste La compréhension du lien famille-entreprise a été récemment enrichie par l'analyse institutionnelle à travers la poursuite d'une réflexion plus large située au-delà de la traditionnelle vision d'interactions nombreuses entre membres familiaux. L'accent est mis essentiellement sur le rôle des institutions informelles dans l'explication de la naissance et du développement des organisations, en particulier les entreprises familiales. Les institutions informelles désignent généralement un ensemble Pour l'institutionnaliste américain Veblen (1899), culturelles, idéologiques et organisationnelles des entreprises familiales, l'accent est souvent mis sur la suprématie du conservatisme et du familialisme, c'est-à-dire la lutte contre le déclin des valeurs familiales « traditionnelles ». La recherche de la sécurité, le conformisme, le népotisme, la modération, l'attachement aux valeurs familiales et aux normes sociales, le faible niveau d'ouverture et la préservation des valeurs traditionnelles sont autant de caractéristiques qui distinguent ces entreprises de leurs homologues non-familiales. les institutions informelles se réfèrent aux « habitudes mentales prédominantes, des façons très répandues de penser les rapports particuliers de l'individu et de la société à un moment donné ou à un point donnée de l'évolution sociale dans une communauté ». De leur côté, Helmke et Levitsky (2004 :727) assimilent les institutions informelles à un ensemble de « règles partagées socialement, habituellement non écrites, créées, communiquées et contrôlées en dehors des circuits officiels ». Elles se créent, se renforcent et communiquent en dehors des canaux officiels. D'après Lauth (2000), les institutions informelles constituent un baromètre qui permet de mesurer le décalage entre l'attitude attendue des individus du fait de leur position au sein de l'institution et leur attitude réelle. C'est la jauge qui permet de comprendre le différentiel entre un comportement propre aux normes institutionnelles et une attitude qui s'en écarte.Global Journal of Management and Business Research Volume XVI Issue X Version I Year ( )passé idéalisé et sacré. Dans ce cas, même si la notionde sauvegarde de l'existant est essentielle, elle peutdevenir un obstacle aux nécessaires adaptations del'organisation, à sa modernisation et son ouverture.A l'incite Il est donc stratégique que les entreprisesfamiliales s'interrogent sur leurs particularités, etl'approche par la notion de familiness est en cela utile.Car elle permet d'affecter leurs performances. Lefamiliness d'une entreprise ne peut pas être séparé desa culture d'entreprise. Celle-ci pouvant être définiecomme les valeurs, les croyances et les attitudes quiinfluencent le comportement individuel et de groupe ausein d'une organisation © 2016 Global Journals Inc. (US) 1 Comprendre L'impact Du Conservatisme Sur La Performance Internationale Des Entreprises Familiales: Un Etat De L'art © 2016 Global Journals Inc. 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