[1996][1997][1998][1999][2000][2001][2002][2003][2004][2005][2006][2007][2008][2009][2010][2011][2012][2013] . Les résultats obtenus indiquent la gouvernance n'a d'effet sur l'efficacité de l'aide publique au développement qu'à long terme. Il apparait donc urgent pour les dirigeants des pays receveurs de s'atteler à reformer la qualité de leur situation démocratique tout améliorant les mesures de lutte contre la corruption pour une utilisation efficiente de l'aide notamment l'investissement dans les domaines qui pourraient propulser les pays de la zone CEMAC vers un accroissement de leur croissance. Motsclés: aide publique au développement, gouvernance, croissance économique, cemac. # I. Contexte De L'Etude a relation APD-croissance économique dans les pays en développement a suffisamment alimenté de nombreux débats houleux chez les politiques, les économistes et même les spécialistes du développement. L'aide publique au développement est-elle source de croissance économique ? Pour les uns comme susmentionnés, les flux d'APD n'ont pas d'effets sur la croissance et peuvent même parfois l'endommager dans les pays bénéficiaires. Pour d'autres, les flux d'APD stimulent la croissance économique dans les pays bénéficiaires. Pour une dernière catégorie, les flux d'APD ont un impact positif sur la croissance économique mais cet impact positif est conditionné par l'existence de bonnes institutions, un bon environnement politique ainsi que bien d'autres éléments (Burnside et Dollar, 2000; Banque Mondiale, 1998; Easterly et al. 2004). Dans les pays pauvres bénéficiaires, la baisse de l'aide s'explique par le fait que son octroi est de plus en plus soumis à un nombre impressionnant de contraintes et d'exigences des bailleurs qui poussent les pays concernés à en réduire la demande. Il s'agit, notamment, des conditions de bonne gouvernance. L'aide n'est utile et efficace que dans les pays à faibles revenus qui pratiquent de bonnes politiques économiques et disposent d'institutions de qualité (Burnside et Dollar, 2000). On voit donc les indicateurs de « gouvernance » apparaitre dans la nouvelle littérature des APD comme éléments conditionnant l'impact des flux d'APD sur la croissance économique. En effet, l'étude de Burnside et Dollar (1997) qui a constitué une réponse aux détracteurs de l'aide publique au développement démontre que l'efficacité de l'aide est conditionnée par l'amélioration de la gouvernance dans les pays bénéficiaires. Pour certains, une bonne gouvernance démocratique permet une meilleure utilisation de l'APD qui permettra de maximiser sa productivité; par ailleurs, la démocratie constitue chez les donateurs un critère de décision d'octroi de l'APD ; les donateurs seront susceptibles de donner plus d'APD aux pays avec de meilleures qualités démocratiques (Akramov, 2012). Pour Burnside et Dollar (2000), de bonnes politiques macroéconomiques constituent une condition fondamentale pour que l'APD booste la croissance; ils ont trouvé que l'APD booste la croissance dans les pays avec de bonnes politiques et ont un impact négatif dans les pays avec de mauvaises politiques. L'une des caractéristiques de la bonne gouvernance (qui conditionne l'efficacité de l'aide) est que les institutions et les procédures mises en place combattent la corruption et les comportements déviants. En effet, la gouvernance est d'une importance cruciale pour la création d'un environnement commercial attractif et propice à l'investissement. Elle est, dès lors, vitale pour assurer le développement économique et, par conséquent, pour s'attaquer à la pauvreté. Par contre, la mauvaise gouvernance notamment la corruption est une réalité largement répandue dans l'ensemble des économies en développement tant au niveau du secteur public que du secteur privé (Akpo et Somakpo, 2006). En outre, depuis 1994, le climat politique en zone CEMAC se caractérise par des coups d'Etats ou des tentatives, des conflits internes et transfrontaliers, des mutineries à répétition, des élections sources de violences et de contestations, la situation des droits de l'homme sujette à controverses. Ce contexte ne favorise pas l'essor de la sous-région mais contribue à alimenter les craintes des investisseurs et de la communauté internationale. L'objectif de ce travail est de déterminer l'incidence de la gouvernance sur la relation aide publique au développement et croissance économique en zone CEMAC. # II. Etats Des Lieux De La Gouvernance En Zone Cemac a) Situation Politique De manière générale, la région Afrique centrale est caractérisée par une certaine fragilité politique qui se retrouve à différents niveaux. Au niveau national, la situation pour un certain nombre de pays de l'Afrique centrale nécessite encore des progrès en termes de stabilité et de bonne gouvernance. Cependant, une amélioration sensible peut être observée en termes de mise en place des structures démocratiques nationales, et certains progrès observés dans le domaine de la gouvernance politique (notamment au niveau électoral) sont encourageants. Les tensions politiques persistent néanmoins dans la région et trouvent généralement leur origine dans l'absence d'alternance politique, les faiblesses dans la protection des droits de l'homme, le manque de transparence dans la gestion des ressources, et la faiblesse et marginalisation de la société civile. La consolidation du système juridique dans le cadre de l'État de droit est un enjeu permanent dans la région. La faiblesse des médias, le peu dediffusion de la presse écrite et la liberté d'expression limitée des journalistes dans certains pays, nuisent aussi au développement de la démocratie dans la région. L'idée générale étant que, en détruisant les actifs physiques et humains et en détournant les dépenses publiques d'activités productives, l'instabilité politique déprime la croissance économique. Collier (1999) trouve qu'en moyenne une guerre civile fait perdre habituellement à un pays plus de 2% par an de son PIB par habitant par rapport à ce qu'il aurait réalisé sans la guerre. Pour la Banque Mondiale (2001), l'instabilité politique est l'un des facteurs internes qui explique le déclin de la croissance économique des pays africains depuis le début des années 1970. Dans la plupart des tensions et conflits dans la région, il existe des interactions entre dimensions intérieures et extérieures au pays. L'impact des conflits aux portes de la région, surtout dans la zone des Grands Lacs et au Darfour, constitue un facteur d'instabilité. Si la situation s'est améliorée depuis la fin des années 1990, certaines crises persistent. La situation sécuritaire diffère selon les pays: le Tchad subit une crise intérieure et extérieure, alors que la RCA, en situation post-conflit, peine à éliminer les éléments perturbateurs issus des crises récentes. Le Congo est quant à lui dans une phase finale d'apaisement Ce contexte. Depuis la création de la CEMAC, le 16 mars 1994, les pays de l'institution ont connu chacun des fortunes diverses. Cela s'est traduit par des périodes de relative stabilité politique et/ou de croissance économique soutenue et un environnement social acceptable. Seulement la majeure partie du temps, les pays de la CEMAC se sont confrontés à des crises politiques et socioéconomiques conduisant à des conflits importants. Ce contexte a contribué à pérenniser la pauvreté au sein d'une frange considérable de la population de façon à la rendre vulnérable. Aujourd'hui encore, des poches de tensions existent un peu partout au sein de la zone CEMAC et les indicateurs socioéconomiques ne sont pas toujours rassurants. Plusieurs paramètres, aussi bien internes qu'externes, expliquent ce contexte. De même, pris séparément, les situations se traduisent différemment au Cameroun, au Congo, au Gabon, en Guinée équatoriale, en RCA et au Tchad. Les pays de la sous-région Afrique centrale sont réputés pour leurs climats politiques plutôt instables. Les membres de la CEMAC n'échappent pas à cette caractéristique et ce d'autant plus que la création de l'institution n'a pas véritablement modifié cette tare, à quelques rares exceptions près. Ce contexte ne favorise pas l'essor de la sous-région mais contribue à alimenter les craintes des investisseurs et de la communauté internationale. De manière générale, depuis 1994, le climat politique en zone CEMAC se caractérise par des coups d'Etats ou des tentatives, des conflits internes et transfrontaliers, des élections sources de violences et de contestations, la situation des droits de l'homme sujette à controverses. Bien que n'ayant pas atteint la moyenne, la stabilité politique s'est améliorée passant de -1,5 en 2002 à environ -0,5 en 2013. # b) La Démocratie Dans la zone CEMAC, la démocratie devient de plus en plus une réalité affichée, même si sa pratique laisse parfois à désirer. La démocratisation a favorisé la liberté d'opinion, malgré l'inégale répartition du pouvoir entre le législatif, le judiciaire et l'exécutif qui détient généralement la réalité du pouvoir. Les politiques de libéralisation favorables à la privatisation, particulièrement dans les satellites de l'ancienne Union Soviétique (Congo) et dans certains pays conservateurs (Cameroun) sont de plus en plus prônées par les gouvernants. La politique économique est débattue actuellement au Parlement des pays de la CEMAC, ce qui n'était pas le cas il y a quelques années. La démocratie crée un cadre légal qui protège le droit des investisseurs qu'ils soient nationaux ou étrangers. Mais la démocratie n'est pas signe de la réussite si les institutions viables ne sont pas introduites et si les pays manquent des capitaux pour construire des infrastructures nécessaires, ce qui est le cas de plusieurs pays africains, aux dires d'Addison (2003). De plus, la démocratisation n'est pas synonyme de la stabilité macro-économique. Nous relevons que de façon générale la situation démocratique de la zone CEMAC n'a cessé de se détériorer durant notre période d'étude. # c) La Corruption La corruption est l'un des phénomènes socioculturels observés dans la plupart des administrations publiques (police, impôts, santé, douane, transport, etc.), mais aussi privées des pays du continent. Aucun indicateur de gouvernance n'attire sans doute plus l'attention des médias que l'indice de perception de la corruption (IPC) publié tous les ans depuis 1995 par « Transparence internationale » (TI). Les investisseurs, les bailleurs de fonds, les analystes et les universitaires s'en servent également abondamment. L'indice de perception de la corruption (IPC) de TI définit la corruption comme l'abus d'une charge publique à des fins d'enrichissement personnel. Établi à partir de données recueillies par 13 institutions internationalesparmi lesquelles la Banque mondiale, les banques asiatique et africaine de développement ou encore le Forum économique mondial -cet indice est compris entre zéro pour un pays perçu comme «hautement corrompu» et 100 pour un pays considéré comme «très vertueux». La Banque mondiale produit deux séries d'indicateurs de gouvernance. La première est publiée tous les deux ans depuis 1996 par Daniel Kaufmann et ses collègues du WBI. La seconde est composée des évaluations des performances des politiques et des institutions des pays (Country Policy and Institutional Assessments, CPIA), réalisées tous les ans par le personnel de la Banque mondiale (ses équipes pays) pour évaluer la qualité des politiques et cadres institutionnels des pays emprunteurs afin de lutter contre la pauvreté, promouvoir une croissance durable et utiliser judicieusement l'aide au développement. La corruption a pris de l'ampleur dans la sous-région CEMAC avec la montée de la pauvreté et la clochardisation du personnel administratif à la suite de l'implémentation des Programmes d'Ajustement Structurels (PAS) et la dévaluation économique au milieu des années 1990. La corruption a eu pour conséquences, de réduire les ressources des Etats, d'amoindrir les revenus des populations et surtout, de nuire aux climats des affaires et donc, de la libre circulation des facteurs de production de richesses. L'aide publique au développement est concernée de deux manières par la corruption. La première est que les modalités d'aide au développement sont souvent « vulnérables » à la corruption. La deuxième est liée à l'éventualité que le flux d'aide contribue à des niveaux élevés de corruption dans les pays bénéficiaires. Ces dernières années, les chercheurs ont essayé de déterminer quelles étaient les modalités de l'aide les moins susceptibles de générer de la corruption. Les preuves ont manqué pour différencier les avantages de l'appui au budget par rapport à l'appui au projet en matière de lutte contre la corruption. En revanche, il a été démontré qu'il est préférable d'utiliser d'autres modalités que l'appui budgétaire dans les pays qui reçoivent le plus d'aide internationale alors qu'il existe déjà un niveau élevé de corruption. L'aide publique au développement peut également générer de la corruption dans les pays bénéficiaires en apportant des ressources susceptibles d'être accaparées. Pourtant, l'efficacité de l'aide dépend en grande partie de la qualité des politiques publiques et de la gouvernance autant du côté des agences bilatérales de développement que des pays bénéficiaires. En l'absence de bonne gouvernance, l'effectivité de l'aide décline en raison des déperditions de fonds au niveau des projets de développement ou des budgets nationaux et ce en raison des problèmes de corruption. La corruption peut intervenir à toutes les étapes de l'aide internationale, de la définition du projet jusqu'au processus d'appel d'offre, de la mise en oeuvre jusqu'à l'audit du projet. La corruption peut être créée en passant contrat avec des entreprises inefficaces et incompétentes pour livraison de services à des coûts trop élevés et dans une mise en oeuvre d'aide aux projets inappropriée et parcellaire. Le danger de la corruption dans l'aide publique au développement est évident : l'assistance est détournée de ses objectifs de départ par des politiciens corrompus et des agents publics et elle est dépensée pour fournir des plus grandes opportunités d'enrichissement personnel. Ce sont les populations pauvres, les plus vulnérables et les personnes privées du droit de vote qui souffrent. Ce phénomène qui gangrène pratiquement toute l'Afrique, a plus d'ampleur en zone CEMAC, dont les pays membres partagent les dernières places du classement. L'Indice de Perception de la Corruption avec les pays en perpétuel conflictualité Comme en témoigne le Baromètre mondial de la corruption 2009 publié par Transparency International. Il ressort de l'analyse de la corruption qu'elle n'est pas le fait le plus souvent du secteur privé, quand il fonctionne librement, mais d'abord du secteur public, livré à toutes les tentations des hommes de l'Etat. Les fonds d'aide publique venus des pays riches sont systématiquement détournés. La lutte contre la corruption passerait donc en priorité par l'introduction de la bonne gouvernance (Sommo Pende, 2010). « L'Indice de perception de la corruption 2014 montre que les abus de pouvoir des responsables politiques et des hauts fonctionnaires entravent la croissance économique et les efforts de lutte contre la --corruption », affirme José Ugaz, président de Transparency International. En général sur la période d'étude, la situation s'est dégradée avec un regain à partir de 2005 en raison des pressions internationales pour le contrôle et l'assainissement des finances publiques afin de pouvoir bénéficier de l'initiative PPTE. De manière globale, il ressort de notre analyse que la période de 1996 à 2013 a été marquée par un variation considérable du PIB de la zone et des flux d'aide reçus dus entre autre à la mise sur pieds des OMD, l'atteinte du point d'achèvement, la crise des subprimes, la reprise de l'activité par la suite. Du fait de la montée en puissance de la notion de gouvernance, on assiste à une multiplication des bases de données internationales censées fournir des indicateurs de mesures de ses différentes dimensions. Nous # III. Revue De La Littérature Afin d'estimer l'efficacité de l'aide en termes decroissance, Burnside et Dollar (1997) estiment une équationde croissance qui met en relation une variable d'aide et unterme d'aide en interaction avec un indicateur de politique économique. La qualité des politiques macro-économiques est déterminée par la maîtrise de l'inflation, l'équilibre budgétaire et la mise en oeuvre d'une politique d'ouverture commerciale. L'interaction de l'aide publique au développement avec l'indice de politique économique permet d'étudier l'impact des politiques économiques sur l'efficacité de l'aide au développement en termes de croissance. Leurs résultats économétriques montrent un coefficient positif et statistiquement significatif au seuil de 1% du terme croisé de l'aide avec l'indicateur de politique économique. Burnside et Dollar (1997 concluent que l'aide n'est efficace en termes de croissance que dans un environnement macroéconomique de bonne qualité. Dans ce cas, l'aide n'est efficace en termes de croissance uniquement dans les pays en développement qui présentent de bonnes politiques économiques. On peut alors dégager le principe de sélectivité des pays bénéficiaires et le principe de conditionnalité basée sur la qualité des politiques économiques. Burnside et Dollar (2000) concluent que l'aide au développement favorise la croissance économique seulement dans les pays qui adoptent de bonnes politiques macroéconomiques. Easterly, Levine et Roodman (2004) ont constaté que les résultats obtenus par Burnside et Dollar (2000) ne font pas l'objet des tests de robustesse. Ils reprennent le modèle de Burnside et Dollar (2000) pour un échantillon plus large. Leurs résultats d'estimation montrent que le terme d'interaction entre l'aide reçu et l'indice de politique économique est statistiquement non significatif au seuil de 1%. Ils concluent que l'efficacité de l'aide au développement en termes de croissance ne dépend pas de politiques économiques menées par les pays récipiendaires. Selon Bauer (2000), l'aide constitue une ressource discrétionnaire qui peut être utilisée par l'exécutif à des fins de manipulation du processus électoral et d'accroissement des dépenses militaires. Une analyse récente de Djankov et al (2008), confirme cette hypothèse. Par ailleurs, les travaux de Rajan et Subramanian (2007) soutiennent que l'aide a un effet corrosif sur les institutions politiques de pays récipiendaires. # a) Methodologie de l'etude Nous travaillons sur un panel des six (6) pays de la CEMAC sur la période 1996-2013 (18 années) pour mesurer l'influence des deux indicateurs de la gouvernance sur la relation aide publique au développement-croissance économique. Empiriquement, il s'agit pour nous d'étudier deux relations économétriques suivant les deux indicateurs de gouvernance retenus. On s'appuie sur la revue de la littérature qui a trouvé plusieurs variables qui seraient des déterminants de la croissance économique. Dans ce chapitre, il sera donc question pour nous de présenter les modèles économétriques en panel dynamique étudié, les variables dudit modèle, la source des données, les tests appliqués (pré et postestimation) et les méthodes d'estimations. # IV. Spécification Des Modèles économétriques Les données que nous utilisons sont de source secondaire et proviennent des bases officielles de la Banque Mondiale en ligne notamment les World Developments Indicators (WDI, 2014) ainsi que la base de Kaufmann pour la gouvernance. # a) Expression Du Modèle A partir du modèle théorique de croissance endogène, le modèle empirique inspiré des travaux de Burnside et Dollar (2000) sera formulé ainsi qu'il suit: Croiss est le taux de croissance du PIB réel par tête du pays i à l'année t. ( ) ( ) 2 , ,1 , 1 2 , 3 , 4 5 , , , , * * -, 1 i t Croiss ? est le taux de croissance du PIB réel par tête du pays i à l'année t décalé d'une période -, i t Gov est l'indicateur de gouvernance retenu pour le pays i en t -, i t APD est le rapport entre les flux entrants d'aide publique au développement et le PIB - # ( ) , * i t APD Gov est la variable d'interaction entre l'APD en pourcentage du PIB et l'indicateur de gouvernance retenu à court terme; -(APD 2 Gov) i,t est la variable d'interaction entre l'APD en pourcentage du PIB et l'indicateur de gouvernance retenu à long terme; -X est le vecteur constitué des autres variables identifiées par la littérature comme étant des déterminants de la croissance ; il s'agit notamment de l'investissement domestique, du taux d'ouverture, du capital humain du taux de croissance de la population, ? Les différentes variantes du modèle ci-dessus seront obtenues en remplaçant la variable gouvernance par l'indicateur retenu. Lorsque l'indicateur de la gouvernance est le niveau de démocratie, on a: ( ) ( ) 2 , ,1 , 1 2 , 3 , 4 5 , # b) Analyse descriptive des correlations entre les variables Tableau 2: Tableau des corrélations entre les variables Il ressort de ce tableau de corrélation que la relation entre l'aide publique au développement et le taux de croissance du PIB est négative. La démocratie, la corruption, l'aide publique à long terme sont négativement corrélés au taux de croissance du PIB. Les variables d'interaction aide publique au développement-démocratie à court terme, aide publique au développement-corruption à court terme, aide publique au développement-démocratie à long terme, aide publique au développement-corruption à long terme, sont positives. Ce qui suggère que l'APD en ellemême n'a pas d'effet positif sur la croissance mais en fonction du contexte démocratique et institutionnel, cet effet peut être positif. Ceci met en lumière la non linéarité de la relation aide-croissance. Pour avoir une idée plus précise et plus robuste de cette corrélation, nous avons mené un test de significativité des corrélations dont le résultat est le suivant: Ce test de significativité des corrélations suggère qu'il n'y a pas de corrélation significative entre le taux de croissance du PIB et toutes les variables susmentionnées. Conscients de ce que des corrélations mécaniques peuvent être construites entre les variables, nous avons utilisé une méthodologie économétrique bien plus robuste pour déterminer l'impact de l'APD sur la croissance dans un contexte de démocratie et dans un contexte de corruption. # c) Resultats des estimations Notre premier objectif spécifique consistait à déterminer l'incidence de la démocratie dans la relation Aide Publique au Développement -Croissance économique dans la zone CEMAC. Avant de procéder à l'interprétation de nos variables, il convient d'évaluer la pertinence et la robustesse du modèle tout entier. Des dix (10) variables explicatives dont est constituée notre modèle (txpib (-1), apd, demo, apdsq, apddemo, apdsqdemo, ide, ido, doe, dvpfi1), une seule est significative (dvpfi1) alors que les neufs autres (txpib (-1), apd, demo, apdsq, apddemo, apdsqdemo, ide, ido, doe) ne le sont pas. Autrement dit, le taux de croissance en valeur retardé, l'aide publique au développement, la démocratie, l'aide publique au développement à long terme, l'aide publique au développement à court terme associée à la démocratie, l'aide publique au développement à long terme associée à la démocratie, l'investissement direct étranger, l'investissement domestique et le degré d'ouverture de l'économie n'ont pas d'effets statistiquement significatif sur la croissance économique dans la CEMAC. En revanche, le développement financier à un effet positif et significatif sur la croissance des pays de la CEMAC. Il ressort globalement de ces estimations que l'aide publique n'a pas d'effet significatif sur la croissance dans la CEMAC et que même le niveau de démocratie n'influence pas la capacité de l'APD à booster la croissance. Ces résultats sont compatibles à ceux des auteurs tels que Boone (1995), Paldam et Doucouliagos (2005) pour qui environ 75% des flux d'APD contribuent à l'augmentation des dépenses gouvernementales et non à l'accumulation du capital pour l'investissement; il n'y a donc pas baisse d'impôt permise par l'allocation de l'aide et donc pas d'augmentation de la consommation des ménages et plus généralement pas d'augmentation de la production. Ces résultats sont par ailleurs contradictoires à ceux de la Banque mondiale (1998), Lensink et Des dix (10) variables explicatives dont est constituée notre modèle (txpib (-1), apd, corr, apdsq, apdcorr, apdsqcorr, ide, ido, doe, dvpfi1), six d'entre elles sont significatives (txpib (-1), corr, apdsq, apdcorr, apdsqcorr, dvpfi1) et quatre d'entre elles sont en revanche non significatives (apd, ide, ido, doe). Autrement dit, le taux de croissance en valeur retardée, l'aide publique au développement à long terme, la corruption, l'aide publique au développement à court terme associée à la corruption, l'aide publique au développement à long terme associée à la corruption, le développement financier ont un effet statistiquement significatif sur la croissance économique dans la CEMAC. En revanche, l'aide publique au développement (apd), l'investissement direct étranger (ide), le degré d'ouverture commerciale de l'économie (doe), l'investissement domestique (ido) n'ont pas d'effet significatif sur la croissance des pays de la CEMAC. L'examen de ces variables significatives prises individuellement suggèrent que : le taux de croissance retardé à un effet positif et significatif sur le taux de croissance courant; en effet, une augmentation du taux de croissance de la période précédente de 1 point va entrainer une augmentation du taux de croissance de la période courante de 0,11 points. Ce coefficient ne vérifie pas l'hypothèse de convergence conditionnelle qui veut que le coefficient de la variable retardée soit négatif et significatif pour assurer l'effet de rattrapage. La variable d'interaction entre l'APD à court terme et la corruption à un effet négatif et significatif sur la croissance; en effet, une augmentation de l'aide de 1 point va entrainer une diminution de la croissance de 7,35 point. Ceci implique que dans un contexte de corruption avancé, l'APD sera un frein à la croissance économique car ces flux seront détournés à des fins individuelles et ne serviront pas la cause qu'ils sont supposés servir. La variable d'interaction entre l'APD à long terme et la corruption à un effet positif et significatif sur la croissance; en effet, une augmentation de l'aide à long terme de 1 point va entrainer une augmentation de la croissance de 0,6 point. Ceci implique qu'à long terme, les stratégies de lutte contre la corruption auront atteints des résultats tels que les flux d'APD aient un impact positif sur la croissance. Ceci confirme les études menées par Lensink et White (2000), Dalgaard et Hansen (2001), ayant abouties à des implications politiques. En effet, pour eux, l'aide est plus efficace dans un bon environnement macroéconomique et institutionnel avec une bonne gouvernance. # VI. Conclusion Le développement financier a un effet positif et significatif sur la croissance économique dans la CEMAC; en effet, une augmentation de l'APD de 1 point va entrainer une augmentation de la croissance de 0,9 points.Il ressort globalement de ces estimations que l'aide publique n'a pas d'effet significatif sur la croissance dans la CEMAC mais que dans le contexte de corruption qui est le sien, il aurait un effet négatif sur la croissance. En revanche, à long terme, les efforts de lutte contre la corruption engagés par les Etats de la zone permettront que l'APD ait un effet positif et significatif sur la croissance dans ce contexte-là. Ces résultats sont conformes aux études menées par Burnside et Dollar (1997) pour selon lesquelles l'aide publique est efficace dans les économies qui pratiquent des politiques économiques saines. # Références Bibligraphique -L'OCDE, à travers l'initiative "Metegora" relève 144approches différentes de mesures de lagouvernance parmi lesquels, il s'appuit sur desindicateurs tels que l'Indice de Perception de laCorruption (IPC) de Transparency international, leMécanisme Africain d'Evaluation par les Pairs(MAEP) existant dans le cadre du NouveauPartenariat pour le Développement de l'Afrique(NEPAD), et le "Worldwide Governance Indicator"(WGI) de la Banque Mondiale.-La Commission Européenne élabore des "profilsde gouvernance" depuis 2008, qu'elle utilise pourévaluer la qualité de la gouvernance des paysauxquels elle apporte un appui au développement.-Au sein du NEPAD, l'évaluation de la gouvernancese fait par le Mécanisme Africain d'Evaluation parles Pairs (MAEP).-CPIA (Country Policy and Institutional Assessment)de la Banque mondiale a recours à une fiched'évaluation"passe-partout"Controversée.L'Evaluation politique et des institutions nationalespour noter les gouvernements emprunteurs. Lesnotations de la CPIA sont préparées tous les ans etconsistent en 20 critères (rassemblés en quatregroupes) liés à la performance de la politique et desinstitutions d'un gouvernement.-ICRG (International Country Risk Guide) de PoliticalRisk Services Group depuis 1980 et connu sousla rubrique de risques politiques. Ces indicateursreprésententquatremesuresdequalitéinstitutionnelle: l i t Croissi t ? ? = +i t Croiss?+?i t APD+?i t Gov+?APD Govi t+?APD Govi t+?Xi t+?i tOù :-, i t a) Resultats Des Tests De Stationnarite d'Im, Pesaran et ChinTableau 1: Résultat du test de stationnarité d'IPSVariablesA niveau Stats ProbEn différence Stats ProbDécisionAPD-4,83***0 ,000--I(0)TX PIB-3 ,71***0,001--I(0)IDE-3,34***0,004--I(0)IDO-2,62***0,004--I(0)DOE-1,54*0,062--I(0)DVP Fi1-2,76***0,003--I(0)DVP Fi2-1,58*0,057--I(0)DEMO CORR APD 2 APD* CORR-0,98 -0,928 -5,37*** -4,92***0,162 0,176 0,000 0,000-3,29*** -4,606*** --0,005 0,000 --I(1) I(1) I(0) I(0)Year 2018APD* DEMO APD 2 * CORR-3,424*** -3,652***0,003 0,000----I(0) I(0)19APD 2 * DEMO NB : *, **, *** représentent respectivement la stationnarité à 10%, 5% et 1% -4,374*** 0,000 --I(0) Il ressort du tableau ci-dessus que toutes nos variables démocratie et corruption qui sont quant à elles variables sont stationnaires à niveau à l'exception des stationnaires en différence première.Volume XVIII Issue VI Version I( ) Bi t Croiss , i t , i t Croiss Où = + i t ? = + 0 1 Croiss Croiss i t ? , 1 i t ? ? ? + ? ? + 2 APD APD i t ? , i t ? + 3 Corrup Demo i t ? , i t + + + ? ? 4 Où , i t(* APD Demo * APD Corrup, i t ) , i t? ? + +5, i t ) + , i t APD Corrup * APD Demo ( 2 *? +' ? X ' i t X + , i t, i t ? + ?5 , i tGlobal Journal of Management and Business Research© 2018 Global Journals Tableau 5: Effet de la corruption dans la relation APD-croissanceVariable dépendante: Txpibpt (Gouvernance = Corruption)VariablesCoefficientsttxpib (-1)(.0304) .1152***3.79apd(4.4927) -6.9307-1.54corr(4.3960) 16.417***3.73apdsq(.33053) .6123*1.85apdcorr(3.6027) -7.354**-2.04apdsqcorr(.28344) .60099**2.12ide(.12563) .020490.16ido(.09188) .113051.23doe(.04116) .06251.52dvpfi1(.3917) .91134**-2.33cons(8.8741) 22.9658**2.59Observations90instruments24Wald (Chi-deux)1140.64Prob (Wald)0.0000Stat Sargan6.292774Prob (Sargan)0.9348AR(2)0.9395NB: *, ** et *** représentent les significativités au seuil de 10%, 5% et 1% respectivementSource: Estimations de l'auteur à partir de Stata 13L'estimation dont les résultats sont contenusd'Arellano et Bond une absence d'autocorrélation dedans le tableau ci-dessus a été effectuée à partir d'unsecond ordre (p=0,93>0,05) et aussi à travers le testéchantillon de 90 observations. La probabilité associéede sur-identification des instruments de Sargan que nosà la statistique de Wald (p=0,0000< 0,01) est inférieureinstruments sont valides car la probabilité associée à ceau seuil de 1% ce qui suggère que le modèle esttest est supérieure au seuil de significativité qui peut êtreglobalement significatif; la statistique de Waldde 1%, 5% ou 10% (p=0.93). Tous ces éléments nous(Wald=1140,64) apporte la même information sur laconduisent à valider les résultats que ces estimationssignificativité globale du modèle. Il ressort donc denous donnent.ces deux indicateurs que le modèle est globalementsignificatif. Par ailleurs, le nombre d'instruments(24<90) est inférieur au nombre d'observationssuggérant que notre régression est robuste. Notreestimation suggère à travers le test d'autocorrélation © 2018 Global Journals Rôle De La Gouvernance Sur L'impact De L'aide Publique Au Développement Sur La Croissance Economique * SomakpoAkpo Gouvernance et efficacite des politiques de financement du developpement 2006 * Foreign aid allocation, Governance' and Economic Growth KAkramov 2012. 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