Classification Des Secteurs Créateurs D'emplois Au Maroc : Analyse Du Multiplicateur D'emploi Par Le Modèle Input-Output

Table of contents

1.

Résumé -Le présent article a pour objectif d'identifier les secteurs créateurs d'emplois à l'aide de l'analyse input-output en calculant les multiplicateurs d'emploi. Cette analyse permet de simuler l'impact de développement des différents secteurs de l'économie marocaine sur la création d'emploi. Ainsi, l'adoption de politiques sectorielles créatrices de richesses et d'emplois s'avère nécessaire pour remédier à la problématique du chômage au Maroc. Pour ce faire, il convient de mettre en place une stratégie pour la promotion de la croissance économique et la création d'emplois à travers l'investissement dans les secteurs créateurs d'emplois. Les principaux résultats de cette étude montrent que les investissements doivent s'orienter vers les industries de "raffinage de pétrole et autres", les industries "alimentaire et tabac", les industries "chimique et parachimique" et les industries "mécanique, métallurgique et électrique" qui ont des multiplicateurs d'emploi très élevés, mais sans négliger le secteur des "bâtiments et travaux publics", le secteur de "transports", le secteur d'"agriculture, chasse et services annexes" et le secteur de la "pêche, aquaculture" car ils ont un emploi direct très élevé.

2. Introduction

a croissance économique est nécessaire pour créer de l'emploi et pour réduire la pauvreté. Ces deux objectifs sont primordiaux surtout pour un pays avec un revenu par tête modérément moyen, un taux de jeune très élevé et un taux de demandeurs d'emploi en augmentation.

La question de chômage reste toujours d'actualité parce que c'est le coeur de tout conflit social ou politique. La révolution tunisienne a été déclenchée en 2011 par un jeune tunisien. Par la suite, elle s'est propagée aux protestations et révolutions dans d'autres pays arabes, connues sous le nom de printemps arabe.

À cause de la pauvreté et de chômage, ce jeune tunisien a exercé le seul travail ''facile" à trouver et à "exercer" celui de vendre des fruits et des légumes dans les rues et les ruelles de Sidi Bouzid, une ville agricole en Tunisie. Le modèle de ce vendeur ambulant existe dans n'importe quel autre pays arabe, comme le Maroc. L'explication de ce modèle est simple malgré que la solution soit difficile. La difficulté de trouver des emplois stables avec un salaire honoré soit dans le secteur privé ou le secteur public pour vivre dans la dignité et la satisfaction, les jeunes chômeurs (diplômés et non diplômés) s'orientent vers le secteur informel sous ses différentes formes.

Les statistiques sur le secteur informel sont limitées. Selon les résultats de l'enquête du Haut Commissariat au Plan (HCP) du Maroc sur le secteur informel en 2007, ce secteur s'est développé à une vitesse rapide durant les dix dernières années. Ces résultats montrent que : "le nombre d'unités de production informelles s'est élevé à 1 550 274 unités, soit une création nette de 320 000 unités en l'espace de 8 ans ou l'équivalent de 40 000 unités par an". Cette enquête révèle, aussi, que ces unités de production informelles sont en augmentation en milieu rural (le taux est passé de 28,4% en 1999 à 30,2% en 2007) et la plupart des unités informelles sont localisées en milieu urbain 69,8% surtout dans les grandes villes marocaines comme Casablanca, Rabat, et Marrakech.

La solution de chômage est délicate. En plus des solutions politiques, juridiques et sociales aux problèmes de chômages et de pauvreté, il faut que les décideurs fixent des politiques économiques adéquates pour réduire le taux de chômage, en particulier le chômage des diplômés qui reste une question décisive dans n'importe qu'elle stratégie gouvernementale et de mettre en place des mesures pour structurer le tissu productif.

L'étude de la structure de la population active et du marché du travail au Maroc reste toujours d'une importance primordiale. Mais cela ne suffit pas pour trouver des solutions structurelles à la problématique du chômage. Car en effet, le chômage doit être approché selon une approche économique qui prend en considération aussi bien l'offre que la demande d'emploi.

Selon cette approche globale, l'offre d'emploi dépend largement de l'investissement et de la capacité de l'économie marocaine à créer de la richesse. En effet, la réalisation d'un taux de croissance économique qui permet d'absorber la main d'oeuvre en chômage et la promotion de l'investissement constituent une solution économique pour créer l'emploi et lutter contre le chômage.

Ainsi, parallèlement à l'étude de la structure de la population active et du marché du travail, il convient d'analyser le processus de création de richesse en vue de mesurer la capacité du tissu économique marocain à créer de l'emploi. Cette analyse de la structure économique permet de mesurer la contribution de chaque secteur de l'économie marocaine à la création d'emploi, et de repérer les secteurs moteurs et créateurs d'emploi qui doivent, par conséquent, faire l'objet de mesures d'encouragement dans le cadre de la stratégie marocaine de promotion de l'emploi.

Ce travail a, donc, pour objectif de déterminer les secteurs clés qui permettent d'absorber le chômage à travers l'analyse des relations croisées directes fournies par le Tableau Ressources Emplois (TRE), il est possible de développer une approche dite cumulée des interrelations entre les branches d'activités qui donne une vue complète de l'économie et par la suite permet de mesurer l'effet direct et l'effet indirect de chaque branche dans le processus de formation de l'emploi. Le secteur agricole reste le moteur de croissance au Maroc malgré le fait qu'il soit dépendant des conditions climatiques et sa contribution dans le PIB est perturbée suite aux pratiques moins modernisées aux cultures et des retards relatifs à l'amélioration de la productivité agricole. La valeur ajoutée par personne dans ce secteur est très faible (presque 2,4% en moyenne). En plus, les recettes d'exploitation du secteur agricole sont faibles. Elles sont de 1,7% en moyenne. D'un autre côté, le développement du secteur industriel au Maroc reste limité et au dessous des attentes. Cependant, sa contribution dans le PIB est presque équivalente à celle du secteur agricole. L'industrie se compose principalement des industries "alimentaires et tabac", des industries du "textile et du cuir", des industries "chimique et parachimique", des industries "mécanique, métallurgique et électrique", et des "autres industries manufacturiers hors raffinage pétrole" qui sont considérés comme des secteurs les plus structurés au Maroc.

Les industries "alimentaires et tabac" ont enregistré une évolution remarquable entre 2007 et 2012, soit de 16,4% et occupent la première place dans la valeur ajoutée du secteur industriel avec une part de 30% enregistrée en 2012. Leur contribution dans le PIB reste très faible en deçà des taux enregistrés dans les pays avancés. Le Maroc est un pays agricole et son économie se diversifiée très lentement. La participation des industries "alimentaires et tabac" dans l'emploi total du secteur industriel est de 11,3% en moyenne et leur participation dans les exportations industrielles est de 17% en moyenne.

Pour les industries du "textile et du cuir", elles sont en expansion au Maroc malgré la chute enregistrée en 2008 de 2%. Ce secteur a connu en 2009 une évolution de 7%, et contribue, en moyenne, pour 2% dans le PIB marocain et pour 17% dans la valeur ajoutée du secteur industriel. Cette contribution dans la valeur ajoutée du secteur industriel est en diminution : elle est passée de 21% en 2007 à 14% en 2012. Tandis qu'en termes d'emploi et de recettes d'exportation, il occupe la première place dans le secteur industriel, avec des taux moyens de 44% et de 28%, respectivement.

Les industries "mécanique, métallurgique et électrique" occupent la deuxième place dans la valeur ajoutée du secteur industriel avec un taux moyen de 21%. Elles occupent la troisième place, en termes d'emploi, après les industries du "textile et du cuir" et le raffinage de pétrole avec un taux moyen de 16,5% des emplois du secteur industriel. Tandis qu'en termes de recettes d'exportation, elles occupent la première place avec une contribution moyenne de 29,2% dans les recettes d'exportation de ce secteur. niveaux de productivité élevés à côté de secteur des mines, du secteur de l'énergie et de secteurs des services marchands. Au niveau du secteur de l'industrie, ce sont les industries "chimique et parachimique", les industries "alimentaires et de tabac" et les "industries mécanique, métallurgique et électrique" qui enregistrent en moyenne des taux de la productivité les plus élevés soient de 74%, 21% et 12%, respectivement. Ces secteurs sont généralement caractérisés par une forte intensité en capital, contrairement au secteur de "textile et d'habillement" qui constitue un secteur à forte intensité en main d'oeuvre et qui enregistre une productivité de seulement de 4% en moyenne. b) Deuxième caractéristique : une économie marquée par une croissance boitée du secteur du BTP Les services marchands ont connu une évolution timide et fluctuante. La part de la valeur ajoutée des services marchands est de 44% en moyenne. Le secteur de "commerce" et le secteur "d'immobilier, location et services rendus aux entreprises" ont connu une évolution importante et leurs parts dans la valeur ajoutée sont, respectivement, de 10% et de 12% en moyenne. En outre, l'étude de la valeur ajoutée par personne dans le secteur des services marchands indique qu'elle est faible, soit de 9% en moyenne. Les services qui représentent les plus hauts niveaux de la productivité sont les "services financiers et d'assurances" (70% en moyenne), les "services de télécommunication" (34% en moyenne) et les "services d'immobilier, location et services rendus aux entreprises" (61% en moyenne). La productivité élevée observée dans ces secteurs est expliquée en partie par une forte intensité en nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC).

La contribution des bâtiments et travaux publics (BTP) dans le PIB est de 6% en moyenne. Cette contribution est jugée insuffisante pour un secteur qui possède des potentialités énormes et qui est sensé exercer des effets d'entraînement sur l'ensemble de l'économie marocaine. En termes d'emplois créés dans le secteur des services marchands, la branche d'activité BTP occupe la deuxième place (29% en moyenne) après le secteur de commerce (45,4% en moyenne). Et au niveau de l'emploi marocain, la branche d'activité BTP occupe la troisième place, avec seulement 9% après le secteur "d'agriculture, forêt et services annexes" et le secteur du commerce. La productivité du BTP reste très faible, soit seulement de 5% en moyenne. Ainsi, le service "de transports, de commerce" et le service des "hôtels et restauration" ont une productivité très faible, entre 5% et 8% au cours de la période 2007-2012. c) Troisième caractéristique : une économie dominée par le secteur public La part de la valeur ajoutée des services non marchands est de 19% en moyenne. Le secteur "d'administration publique et de la sécurité sociale" (APSS) occupe la deuxième place par rapport à l'emploi de secteur non marchand (34% en moyenne) suivi par le secteur "d'éducation, de santé et de l'action sociale" (ESAS) (28% en moyenne). La première place est occupée par le secteur "des autres services non financiers". En moyenne, la valeur ajoutée par personne est faible dans l'ensemble de secteur non marchands, 11% pour l'APSS, 14% pour l'ESAS et seulement 2% pour les "autres services non financiers". L'examen de la valeur ajoutée par personne indique que le secteur de l'industrie enregistre des représentent, en moyenne, 6,4% des recettes d'exportations marocaines. L'employabilité de ce secteur est très faible aux alentours de 0,5% en moyenne de l'emploi total. Ce secteur enregistre le plus haut niveau de la productivité avec un taux moyen de 61,3%. e) Cinquième caractéristique : une économie dépendante des cours des matières premières Le Maroc est un pays importateur du pétrole. Son économie est dépendante des cours de cette matière. La contribution du secteur d'énergie dans le PIB est de 3% en moyenne. Ce secteur se compose principalement des secteurs du "pétrole brut, du raffinage de pétrole" et "d'électricité et d'eau". Ce secteur a tendance de s'améliorer suite au programme mené par l'État (le programme de l'électrification et de l'alimentation en eau potable du milieu rural). La part de ce secteur dans l'emploi et l'exportation reste très faible. La productivité du secteur d'énergie est très importante. Elle est de 49% en moyenne. Par conséquent, le secteur d'énergie et le secteur des mines sont, généralement, caractérisés par une forte intensité de capital et une haute qualité de la main d'oeuvre employé. f) Sixième caractéristique : une économie ouverte mais avec un solde extérieur négatif D'un autre côté, l'économie marocaine reste une économie fortement exposée 2 54% surtout au relativement protégée au niveau des services (10% en moyenne). Le taux de couverture 3 est très faible (55% en moyenne) pour l'ensemble des branches d'activités et le solde extérieur 4 négatif, à l'exception du secteur des services marchands qui enregistrent un taux de couverture très suffisant et un solde extérieur positif. L'excédent commercial est réalisé par le secteur des services "des postes et de télécommunications" et le secteur des services de "immobilier, location et services rendus aux entreprises".

IV.

3. Méthodologie

Le calcul des multiplicateurs d'emploi aide à désigner les secteurs créateurs d'emplois. Ces multiplicateurs sont les résultats de l'analyse input output. Cette analyse permet de décrire les différentes relations qui existent entres les branches d'activités. Le modèle suivant résume ces relations entre n secteurs : 3 Le taux de couverture est mesuré par : C i = Importation (i)/Exportation (i). 4 Le solde extérieur est mesuré par : Solde(i)=Exportation (i)-Importation (i).

4. Global Journal of Management and Business

: S n x n1 x n2 ? x nn Y n X n Valeur ajoutée V 1 V 2 ? V n Input total X 1 X 2 ? X n : Tounsi S. et al. (2012)

:

X = X. I + Y(2)

Où, X = ?

x 1 ? x n ? , X = ? x 11 ? x 1n ? ? ? x n1 ? x nn ?, Y = ? Y 1 ? Y n

5. ? et I représente la matrice unité

Dans ce travail, on ne fait pas de distinction entre la production locale et les inputs importés à cause de la non disponibilité des données relatives à la consommation importée entre les secteurs. Par conséquent, il n'est pas possible de faire une séparation entre une matrice domestique et une matrice importée. Donc, on ne peut pas calculer les coefficients techniques domestiques et les coefficients techniques importés. Les données du Tableau Ressources-Emplois des années 2007à 2012 permettent seulement de calculer les coefficients techniques, notés a ij , sans faire aucune distinction. La formule de calcul se présente comme suit :

a ij = x ij x j(3)

Cette relation peut être écrite de la façon suivante :

X i = ? aij ? x j n j=1 + y i , i=1, 2, ?, n(4)

À partir des a ij , on peut élaborer la matrice des coefficients techniques, notée A. la relation (4) s'écrit sous forme matricielle comme suit : X=AX+Y. Ainsi, la relation entre la demande finale Y et la production totale X se présente de la manière suivante :

X = AX + Y ? Y = (I ? A). X â??" X = (I ? A) ?1 . Y ou X = B. Y(5)

Source Dans ce modèle, X i présente l'output total du secteur i et Y i la demande finale totale du secteur i. La relation entre xi et yi peut être représentée comme suit :

X i = ? x ij n j=1 + Y i , i=1, 2,?, n(1)

Où les x ij représentent les consommations intermédiaires fournies par le secteur i à tous les autres secteurs productifs (j=1, 2,?, n), y compris la consommation du secteur i=j. La relation (1) peut être écrite sous forme matricielle comme suit :

Où : A = ? a 11 ? a 1n ? ? ? a n1 ? a nn ? , I (nxn ) = ? 1 ? 0 ? ? ? 0 ? 1 ? , et B = ? b 11 ? b 1n ? ? ? b n1 ? b nn ? La matrice Bld i = L i x i ? ? i = 1, 2, ? , n(6)

Cette relation peut s'écrire sous forme matricielle de la manière suivante :

ld = X ? ?1 . L(7)

Où : L représente le vecteur d'emploi observé par secteur. La matrice ?? ? ?1 est une matrice diagonale carrée où les éléments de diagonale sont composés par l'inverse de la production de chaque secteur 1/x i et les zéros hors diagonale. Le vecteur de l'effet cumulatif ou total est donné par la relation suivante :

lc = ld ? . B(8)

Le multiplicateur d'emploi, noté Ml, est calculé comme un ratio entre l'effet cumulatif ou total (lc) et l'effet direct ou initial (ld). Donc, le vecteur des multiplicateurs d'emploi est donné par la relation suivante :

Ml = (ld ? . B) ??? lc . ld ? ?1 (9)

Où , ld ? est une matrice diagonale carrée, les éléments de diagonale sont constitués par le vecteur (ld) et les zéros ailleurs.

En plus, on peut calculer le multiplicateur d'emploi par catégorie de la demande finale, noté My. Le vecteur Y qui représente la demande finale totale peut être représenté par la relation suivante :

Y ?? = CF i + FBCF i + ?S i + Ex i ? i=1, 2, ?, n(10)

Cette relation peut s'écrire sous forme matricielle comme suit:

Y = F. I?(11)

Où,

F = ? CF 1 FBCF 1 ? ? CF n FBCF n ?S 1 Ex 1 ? ? ?S n Ex n ? , Y = ? Y 1 ? Y n

6. ? et I est un vecteur unité

La matrice F représente une matrice où chaque colonne est constituée par une composante de la demande finale : la consommation finale (CF), la formation brute du capital fixe (FBCF), la variation des stocks (?S) et l'exportation (Ex).

Les multiplicateurs d'emploi par composante de la demande finale My sont calculés comme suit:

M f = lf c . lf d ? ?1 (12)

Où la matrice lf d ? est une matrice diagonale où son diagonal principal est composé par les éléments du vecteur "lf d " et par des zéros ailleurs. Et, lf d et lf c représentent, respectivement, l'emploi direct et l'emploi total par chaque composante de la demande finale : Source : Calculé à partir des données des TRE 2007-2012.

lf d = l d . F et lf c = l c . F V.

7. Résultats et Discussions

Pour simplifier l'analyse, on a essayé de regrouper les secteurs selon trois catégories. La catégorie I regroupe les branches d'activités qui ont gardé les mêmes classements durant la période 2007-2012. La catégorie II regroupe les branches d'activités qui ont un classement très fluctuant. Ces branches ne gardent pas les mêmes rangs durant cette période d'analyse. La troisième catégorie regroupe les branches d'activités qui changent du rang mais d'une seule position. Leurs classements restent relativement stables. Le tableau 4 montre que la moitié des branches d'activités gardent le même classement. Parmi ces branches, on trouve les secteurs de "raffinage de pétrole et autres produits d'énergie", de l'"industrie alimentaire et tabac", de l'"industrie chimique et parachimique" et de l'"industrie mécanique, métallurgique et électrique" qui enregistrent des multiplicateurs d'emplois les plus élevés durant la période 2007-2012. Par contre, les secteurs de "commerce et réparation", d'"éducation, santé et action sociale" et des "autres services non financiers" ont maintenu, durant la même période, les derniers rangs.

Pour la catégorie II, on trouve quatre branches d'activités qui enregistrent un classement entre la 14 éme et la 17 éme position. Le secteur d'"Agriculture, chasse et services annexes " se classe soit en 16éme ou en 17 éme .

La plupart des secteurs ont enregistré des multiplicateurs d'emploi très élevés en 2007 comme le montre le tableau 5. Les faibles multiplicateurs ont été enregistrés en 2008, 2009 et 2010. Ce qui laisse à dire que l'économie marocaine a subi des chocs suite à la crise financière de 2008. Les résultats de l'année 2012 montrent que le secteur de "raffinage de pétrole et autres produits d'énergie" a un multiplicateur d'emploi très élevé bien que l'effet cumulé est très faible, il est de l'ordre de 2,42 (voir tableau 6 ). Le secteur de "l'industrie alimentaire et tabac" est dans le sec ond rang. Il crée des emplois indirects importants en comparaison avec les autres secteurs soit de l'ordre de 18,92 alors qu'il absorbe une part faible de l'emploi direct (voir graphe N°3). La situation des emplois direct et indirect de la demande finale de l'année 2012 est représentée dans le graphique 4 ci-dessous. En effet, l'emploi direct est de 6,2 unités par millions de dirhams en moyenne, tandis que l'emploi cumulé est de l'ordre de presque 11 emplois par millions de dirhams. Le multiplicateur moyen de la demande finale est de 1,77.

8. Conclusion

La problématique de l'emploi est expliquée par plusieurs facteurs structurels liés principalement au mode de production, stratégies adoptées dans le pays et la politique d'ouverture. L'écart entre la demande et l'offre n'est qu'une conséquence de ces facteurs. Il est toujours très important d'étudier le marché d'emploi pour trouver les bonnes solutions à la question de chômage.

Cet article s'est focalisé sur la détermination des secteurs créateurs d'emploi au Maroc parce que l'adoption de politiques sectorielles créatrices de richesses et d'emplois s'avère nécessaire pour remédier à la problématique du chômage au Maroc. En effet, il est nécessaire de mettre en place une stratégie pour la promotion de la croissance économique et la création d'emplois à travers l'investissement dans les secteurs créateurs d'emplois.

Les résultats de cette étude montrent que le Maroc doit s'orienter vers les industries tels que, les industries de "raffinage de pétrole et autres", les industries "alimentaire et tabac", les industries "chimique et parachimique" et les industries "mécanique, métallurgique et électrique" puisque ces industries engendrent les multiplicateurs d'emploi les plus élevés par rapport aux autres secteurs. Mais, cette conclusion ne doit pas nous conduire à négliger les autres secteurs spécialement le secteur BTP, le secteur de "transports", le secteur d'"agriculture, chasse et services annexes" et le secteur de la "pêche, aquaculture" puisque ces secteurs absorbent une quantité importante des emplois directs. Donc, il est nécessaire d'investir dans les secteurs ayant des multiplicateurs d'emploi très importants mais sans désinvestir dans les secteurs ayant des multiplicateurs d'emploi direct très importants.

Figure 1.
de phosphates La contribution du secteur des mines dans le PIB est de 4% en moyenne. Les phosphates constituent la part la plus importante dans la valeur ajoutée de ce secteur. Les recettes d'exportations de phosphates sont très dépendantes de la demande extérieure et des cours de cette matière à l'échelle internationale. Les recettes d'exportations du secteur des mines 21 Global Journal of Management and Business Research Volume XV Issue V Version I Year 2015 ( B ) Classification Des Secteurs Créateurs D'emplois Au Maroc : Analyse Du Multiplicateur D'emploi Par Le Modèle Input-Output
Figure 2.
Figure 3.
Classification Des Secteurs Créateurs D'emplois Au Maroc : Analyse Du Multiplicateur D'emploi Par Le Classification Des Secteurs Créateurs D'emplois Au Maroc : Analyse Du Multiplicateur D'emploi Par Le
Modèle Input-Output Modèle Input-Output
VA 9% 14,2 13,3 15,1 14,6 14,7 15,0 14,5
Industrie Services marchands non L Pté X VA L Pté X VA 3% 5% 6% 7% 8% 4% 0% 1% 2% 11,8 6,8 17,2 47,7 29,7 9,1 6,6 19,9 11,9 7,1 18,5 44,5 31,1 9,0 6,7 18,8 11,4 8,7 13,5 44,8 32,1 9,2 6,1 19,2 donc, encourager la demande finale dans ces secteurs afin d'augmenter la productivité et, par la suite, l'employabilité. Les données utilisées sont tirées à partir des matrices de comptabilité sociale (MCS) marocaine des six dernières années 2007 à 2012 1 . 11,4 10,9 10,5 11,3 8,9 10,0 10,9 8,7 17,2 17,6 18,3 17,0 44,3 42,6 43,0 44,5 Ce travail est organisé comme suit. La seconde section présentera les principales caractéristiques de la population active marocaine. La troisième section présentera les caractéristiques du tissu productif 32,9 33,6 34,0 32,2 9,3 9,4 9,7 9,3 6,3 6,4 6,4 6,4 marocain à partir du calcul des indicateurs tirés des TRE 2007-2012. La quatrième section présentera la 19,4 20,0 20,6 19,6
Year 2015 Services marchands méthodologie du modèle input-output appliquée pour déterminer le classement des branches d'activités en utilisant les multiplicateurs d'emploi. La cinquième section discutera les principaux résultats du modèle. Enfin, la dernière section sera consacrée à la Source : Élaboré à partir des données du HCP Graphe 2 : Évolution du PIB réel entre 1998 et 2013 14,3 14,3 14,4 14,6 14,8 15,2 14,6 Pté L 7,9 8,2 8,8 9,2 10,0 10,4 9,1 X 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 Year 2015
L'évolution du taux de chômage cache des Source : Élaboré à partir des données du HCP. conclusion. des résultats directs fournis par les TRE de 2007 à 2012,
II. stagnation autour de 9% depuis les huit dernières Caractéristiques de la Population Active Marocaine Le taux de chômage au Maroc a connu une un certain nombre d'indicateurs qui permettent d'avoir une idée sur les secteurs clés de l'économe marocaine en matière de création de richesse, de productivité et d'apport en devises. Pour ce faire, il convient d'analyser la part de la valeur ajoutée de chaque secteur dans la valeur ajoutée totale, de mesurer la productivité sectorielle et d'apprécier la part des échanges extérieurs de chaque secteur dans les échanges extérieurs totaux. Le tableau suivant résume les différents résultats. 1. (VA(i)/PIB).100 avec i représente les branches d'activités ; disparités importantes selon le genre, le milieu de résidence, l'âge et les diplômes, à savoir (i) le taux de chômage des femmes est plus élevé que celui des hommes, (ii) le taux de chômage des personnes âgées est faible par rapport à celui des personnes jeunes, (iii) au milieu urbain, le taux de chômage est fort par rapport à celui du milieu rural, et (iv) le taux de chômage des diplômés est très élevé par rapport à celui des non diplômés, voir Ezzahid and EL Alaoui (2014). Les conclusions de ces auteurs sont similaires à celles III. Caractéristiques du Tissu Productif obtenues par la banque mondiale (2006). Note : 2. (Employé (i)/ Total employé) .100 ; 3. (VA(i)/Employé(i)) .100 ; 4. (Exportation(i)/PIB) .100. ( B ) Volume XV Issue V Version I
Source : Élaboré à partir des données du HCP Graphe 1 : Évolution du taux de chômage au Maroc entre 2000 et 2013 7 8 9 10 11 12 13 14 Total Homme Femme Marocain Pour analyser les caractéristiques du tissu productif marocain, on se propose de calculer, à partir Table 1 : Structure de la Valeur Ajoutée (VA), de l'Emploi (L), de la productivité (Pté) et des Exportations (X) par secteur, en %. Année 2007 2008 2009 2010 2011 2012 Moyenne Agriculture VA (1) 13,0 13,9 15,6 14,6 14,7 13,7 14,3 L (2) 43,4 41,8 41,3 40,3 39,8 39,2 41,0 Pté (3) 1,7 2,1 2,5 2,5 2,7 2,7 2,4 X (4) 1,8 1,8 1,7 1,7 1,7 1,7 1,7 VA 2,3 6,9 2,5 4,1 5,3 5,0 4,3 L 0,5 0,5 0,4 0,4 0,5 0,6 0,5 Pté 27,2 88,4 39,8 70,7 82,4 59,6 61,3 Mines X 1,4 3,0 0,9 1,6 2,0 2,0 1,8 Global Journal of Management and Business Research
VA 2,9 2,6 2,9 3,1 2,7 2,7 2,8
L 0,4 0,4 0,4 0,4 0,4 0,4 0,4
Énergie Pté X 42,1 0,7 41,2 0,8 44,0 0,6 51,6 0,5 56,0 1,2 57,4 1,2 48,7 0,8
Note: a) Première caractéristique : une économie marquée par une forte dépendance au secteur agricole et un développement limité du secteur industriel L'économie marocaine est caractérisée par sa forte dépendance du secteur agricole. La plupart de la population est occupée par ce secteur (plus de 41% en moyenne). De même, la valeur ajoutée du secteur agricole représente, en moyenne, 14,3% du le PIB.
Figure 4. Table 2 :
2
Volume XV Issue V Version I
Research
Figure 5. Table 4 :
4
Ml-12 2011 2010 2009 2008 2007 Catégorie
Secteurs rang
D06 Raffinage de Pétrole et Autres 76,73 1 1 1 1 1
D01 Industrie Alimentaire et Tabac 17,44 2 2 2 2 2
D03 Industrie Parachimique Chimique et 5,28 3 3 3 3 3 I
D04 Industrie Métallurgique et Électrique Mécanique, 2,85 4 4 4 4 4
E00 Électricité et Eau 2,23 7 9 7 9 5 II
D02 Industrie du Textile et du Cuire 2,16 5 5 5 6 7 III
I02 Postes et Télécommunications 2,02 6 7 6 8 10
J00 Activités Assurances Financières et 1,96 8 10 8 10 11 II
D05 Autres Industries Manufacturières 1,89 9 11 9 7 8
H55 Hôtels et Restaurants 1,85 10 8 10 5 6
Figure 6. Table 5 :
5
Secteurs Ml-12 Ml-11 Ml-10 Ml-09 Ml-08 Ml-07 Moyenne
Raffinage de Pétrole et Autres 76,73 54,75 39,04 32,04 33,54 54,34 48,41
Industrie Alimentaire et Tabac 17,44 16,46 16,35 16,23 21,17 25,66 18,88
Industrie Chimique et Parachimique 5,28 4,82 4,79 4,90 5,83 5,89 5,25
Figure 7. Table 6 :
6
Code de secteurs Secteurs Effet direct Effet indirect Effet cumulé Ml-12
D06 Raffinage de Pétrole et Autres 0,03 2,38 2,42 76,73
D01 Industrie Alimentaire et Tabac 1,15 18,92 20,07 17,44
D03 Industrie Chimique et Parachimique 0,54 2,33 2,87 5,28
D04 Industrie Mécanique, Métallurgique et Électrique 2,59 4,79 7,38 2,85
E00 Électricité et Eau 1,13 1,40 2,53 2,23
D02 Industrie du Textile et du Cuire 9,34 10,85 20,20 2,16
I02 Postes et Télécommunications 2,04 2,08 4,13 2,02
J00 Activités Financières et Assurances 1,03 0,98 2,01 1,96
D05 Autres Industries Manufacturières 5,37 4,80 10,18 1,89
H55 Hôtels et Restaurants 7,62 6,47 14,09 1,85
C00 Industrie de l'extraction 1,40 0,86 2,26 1,61
F45 Bâtiment et Travaux Publics 8,44 4,27 12,71 1,51
L75 Administration Publique Générale et Sécurité 5,07 2,04 7,10 1,40
I01 Transports 6,26 1,88 8,14 1,30
K00 Immobilier, Location Et Services Rendus aux Entreprises 1,50 0,40 1,89 1,26
A00 Agriculture, Chasse, Services Annexes 30,20 5,90 36,09 1,20
B05 Pêche, Aquaculture 7,14 1,23 8,37 1,17
G00 Commerce et Réparation 14,48 1,90 16,37 1,13
MN0 Éducation, Sante et Action Sociale 5,83 0,34 6,17 1,06
OP0 Autres Services non Financiers 46,54 1,13 47,67 1,02
Source : Calculé à partir des données de TRE 2012.
Ce tableau montre, aussi, que la plupart des 2. C
secteurs ayant des multiplicateurs d'emploi supérieur à
Figure 8. Table 7 :
7
Composante de la DF Années DF Emploi cumulé Emploi direct Mf
Consommation finale 2007 526 408 20,49 10,28 1,99
(CF) 2008 568 024 17,82 9,36 1,90
2009 596 932 15,50 8,77 1,77
2010 618 908 14,93 8,44 1,77
2011 668 116 13,98 7,98 1,75
2012 702 667 13,94 7,90 1,76
Formation brute du 2007 192 573 12,85 6,94 1,85
capital fixe (FBCF) 2008 227 465 11,82 6,63 1,78
2009 226 177 11,91 6,91 1,72
2010 234 407 11,43 6,84 1,67
2011 246 394 11,07 6,69 1,65
2012 258 859 10,51 6,23 1,69
Variations de stocks (VS) 2007 7 614 12,50 8,01 1,56
2008 35 095 11,85 7,21 1,64
2009 34 898 18,08 13,88 1,30
2010 33 251 16,20 12,64 1,28
2011 42 168 15,82 10,99 1,44
2012 33 006 9,42 6,04 1,56
Exportation (Ex) 2007 159 679 15,99 6,86 2,33
2008 201 551 12,30 5,53 2,22
2009 156 701 12,92 6,23 2,07
2010 196 705 11,30 5,31 2,13
2011 225 755 9,82 4,71 2,09
2012 238 660 9,70 4,48 2,17
Note: Source: Calculé à partir des données de TRE 2007-2012 D
1
2
3

Appendix A

  1. Training-Employment Matching Support Programme (PAAFE), (Kingdom of Morocco
    ) June 2013.
  2. The strategy of economic development, A O Hirschman . 1958. Yale University Press. 6 p. .
  3. E Ezzahid , A El Alaoui . http://mpra.ub.uni-muenchen.de Economic Growth and Jobs Creation in Morocco: Overall and Sectors' Analysis, 2014.
  4. Enquête nationale sur le secteur informel, http://www.hcp.ma/downloads/Secteurinformel_t11887.html 2006-2007. Haut Commissariat du Plan du Maroc
  5. Fostering higher growth and employment in the Kingdom of Morocco, A World Bank country study, 2006. World Bank.
  6. Les comptes nationaux, Haut-Commissariat au Plan du Maroc (ed.) 2009. 1998-2007 (base 1998.
  7. Is Tourism a key sector in Tanzania? Input-output analysis of income, output, employment, and tax revenue, Josaphat ; Kweka , Oliver Morrissey , Adam Blake . 2001. (TIRI Discussion Paper N°2001/1)
  8. A multi-sectoral study of economic growth, Leif Johansen . 1960. North-Holland Publishing Company-Amsterdam.
  9. Linkages, key sectors, and structural change: some new perspectives. The Developing Economies, XXXIII-3, p. .
  10. , Michael ; Sonis , Guilhoto , J M Joaquim , Geoffrey J D Hewings , Eduardo B Martins . 1995.
  11. Studies in intersectoral relations, P Rasmussen . 1956. North-Holland, Amsterdam.
  12. Key sectors in the Moroccan economy: an application of input-output analysis, S Tounsi , E Ezzahid , A El Alaoui , A Et Nihou . http://www.economics-ejournal.org/economics/discussionpapers/2012-59 2012. (Discussion Paper No. 2012-59)
Notes
1
Mots clés: modèle input-output, tableau des ressources et des emplois, multiplicateur d'emploi, marché d'emploi.I.
2
© 2015 Global Journals Inc. (US)
3
© 2015 Global Journals Inc. (US)2 Le taux d'exposé du secteur (i) est mesuré par : Ex i =Tx i +(1-Tx i ).P i , où Tx i est le taux d'exportation (Tx i =Exportation (i) /PIB) et P i est le taux de pénétration : P i =Importation(i)/MI, avec MI représente le marché intérieur, appelé aussi consommation apparente : MI= PIB -Exportation +Importation.
Date: 2015-03-15